Le holding familial GIMD va renforcer son contrôle sur Dassault Aviation - photo Dassault
30/11/2014 Bruno Trevidic- les Echos
En rachetant 8 % de ses actions, l’avionneur renforce la position de la famille Dassault et son attractivité en Bourse.
Une fois de plus, Tom Enders, le patron d’Airbus Group, n’a pas traîné à réaliser ses objectifs. Annoncé fin juillet dernier, le désengagement d’Airbus Group du capital de Dassault Aviation a débuté vendredi, avec l’annonce de la vente d’une première tranche de 810.072 actions, soit environ 8 % du capital, sur les 46,3 % détenus par l’ex-EADS. La transaction, négociée de longue date, s’est faite par voie de gré à gré à un prix de 980 euros l’action, pour un total d’environ 794 millions d’euros au total, hors frais d’opération.
Pour le groupe Airbus, c’est l’occasion de monétiser une participation de 46,3 % héritée de l’Aérospatiale, lors de la constitution du groupe EADS en 2000, qui n’a jamais permis aux dirigeants d’EADS d’avoir leur mot à dire sur la stratégie de Dassault Aviation. Airbus, qui a tiré sur sa trésorerie pour racheter les parts de Lagardère et Daimler, devrait ainsi récupérer près de 2 milliards d’euros entre les 8 % cédés aujourd’hui à Dassault Aviation et les 10 % qu’il prévoit de céder au cours du premier semestre 2015.
Pour la famille Dassault, qui contrôlait déjà 50,55 % de Dassault Aviation à travers le holding GIMD, c’est l’occasion de renforcer un contrôle, déjà presque total, sur le fleuron du groupe, tout en augmentant sa valeur en Bourse. Dassault Aviation va en effet annuler les 8 % rachetés à Airbus ainsi que le 1 % supplémentaire racheté précédemment, ce qui fera mécaniquement monter la part de GMID à près de 60 %, ainsi que la part du flottant.
Deuxième programme de rachat d’actions
Cela devrait avoir un effet positif sur la valorisation du titre Dassault Aviation, actuellement pénalisé par le trop faible nombre (3,3 %) d’actions sur le marché, et permettre à Dassault Aviation de récupérer au moins une partie de sa mise, au demeurant moins élevée que prévu. Lors de son assemblée générale, en septembre dernier, l’avionneur avait fait voter par ses actionnaires l’autorisation de racheter jusqu’à 10 % de ses propres actions, au prix maximum de 1.200 euros par action.
Mais Dassault Aviation ne s’en tiendra pas là. Sur les 10 % supplémentaires du capital de l’avionneur qu’Airbus prévoit de vendre d’ici au 30 juin 2015, 5 % sont déjà réservés à Dassault Aviation. Et ce, toujours au prix de 980 euros l’action, quel que soit le cours. Le temps pour Dassault Aviation de faire voter par ses actionnaires un deuxième programme de rachat d’actions, lors d’une assemblée générale, en janvier.
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