23.02.2015 Par Raphaël Stainville - V.A.
En première ligne pour combattre les djihadistes, le ministre de la Défense est aujourd’hui le nouvel homme fort du gouvernement. Enquête sur ce proche de François Hollande, que beaucoup surnomment désormais le “vice-président”.
Un mail aura suffi pour que, cinq minutes plus tard, on obtienne une première réponse à notre demande de rendez-vous. À l’autre bout du téléphone, Gwendal Rouillard, qui a hérité de l’ancienne circonscription de Jean-Yves Le Drian dans le Morbihan, s’amuse que l’on s’étonne de son hyperréactivité. « On est toujours sur la brèche, prêt à répondre aux sollicitations. C’est la marque des équipes Le Drian. »
Depuis l’annonce de la signature d’un contrat d’armement majeur entre la France et l’Égypte, qui porte sur la livraison de 24 Rafale, d’une frégate et de missiles pour les avions de combat et le navire de guerre, le député socialiste assure bien volontiers le service après-vente de celui qui est depuis toujours son protecteur. Il le fait d’autant plus volontiers qu’il connaît les réticences du ministre de la Défense à parler de lui-même. « Comme on dit en Bretagne, on préfère les faisous aux disous. »
L’homme est un taiseux. Silhouette granitique, regard d’orage, rides profondes, Jean-Yves Le Drian n’est pas du genre à vouloir faire des pieds et des mains pour décrocher la couverture d’un magazine. Il cultive la discrétion. « Je ne suis pas un mec qui donne dans l’esbroufe », confie-t-il à ses interlocuteurs et aux jeunes communicants qui rêveraient qu’il devienne un pilier des matinales. Lorsqu’il parle, c’est pour déclarer la guerre ou défendre avec force le budget des armées. Sa parole sourde, caverneuse n’en est que plus entendue et écoutée. Pourtant, presque malgré lui, les regards se concentrent désormais sur celui que certains surnomment le “vice-président” pour mieux souligner le poids et l’influence...lire la suite...
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