«La France sera d'une fermeté totale», a déclaré Jean-Yves Le Drian en se rendant à bord du Charles-de-Gaulle, lundi. Il a annoncé le début des opérations aériennes contre Daech depuis le porte-avions, présent dans le nord du Golfe depuis une huitaine de jours. Dans la matinée, quatre chasseurs Rafale et quatre Super Étendard armés de bombes GBU 12 et A2SM de 250 kilos devaient être catapultés depuis le pont d'envol du bateau amiral de la Marine nationale en direction de l'Irak. Mission: collecter du renseignement mais aussi effectuer des frappes pour appuyer l'armée irakienne et les Kurdes contre Daech. Des opérations similaires sont déjà menées dans le cadre de l'opération Chammal depuis la base française d'Al-Dhafra, à Abu Dhabi, et d'Azraq, en Jordanie.
«Six mois d'engagement nous ont permis d'endiguer la dynamique de conquête territoriale de Daech et de stabiliser les lignes de front», a déclaré le ministre de la Défense. Toutefois, a-t-il ajouté, «la menace persiste et la raison de notre action demeure». «L'engagement du Charles de Gaulle marque une nouvelle étape», a ajouté le ministre, arrivé à bord d'un hélicoptère américain depuis Bahreïn pour une visite d'à peine plus de deux heures sur le «Charles».
Le porte-avion est accompagné d'une escorte comprenant une frégate de défense anti-aérienne, le Chevalier Paul, un pétrolier ravitailleur, La Meuse, une frégate britannique de lutte anti sous-marine, le HMS Kent, et un sous-marin nucléaire d'attaque. Ce «groupe aéronaval» agira en conjointement avec les forces américaines, autour du porte-avions USS Carl Vinson. Le Charles-de-Gaulle, qui a appareillé le 13 janvier de Toulon devrait rester dans le Golfe pour une période d'environ huit semaines. Il emporte 12 chasseurs Rafale, 9 Super Etendard modernisés un avion de guet Hawkeye et quatre hélicoptères. Le bateau mettra ensuite le cap sur l'Inde où se dérouleront des exercices conjoints avec la marine du sous-continent.