23 février 2015 Antoine Clevers lalibre.be
"Le point qui sera décisif […] est la stabilité. […] La Défense est devenue ingérable par manque de stabilité aussi bien en termes d’effectifs qu’en termes de budget", écrit le général Charles-Henri Delcour, ancien chef de la Défense. "La succession de réformes conduites depuis les années 1990 […] montre un effondrement capacitaire, que l’hypothèse d’une nouvelle réduction de 1,5 milliard […] va aggraver" , abonde Joseph Henrotin, docteur en sciences politiques (ULB), chargé de recherche dans deux instituts à Paris.
Ces deux éminents spécialistes en matière de Défense ont répondu à l’appel du ministre de la Défense Steven Vandeput (N-VA) de rédiger un document traçant les grandes orientations que l’armée belge devrait prendre en regard des défis futurs. Et ce, à l’horizon 2030.
Le ministre a besoin d’aide et il ne s’en cache pas. Le gouvernement lui a demandé de présenter une vision stratégique à dix ans pour l’armée. En même temps, il lui impose une économie structurelle de 225 millions d’euros en 2015, pour atteindre 401 millions en 2019. Soit une perte sèche cumulée sans précédent de plus de 1,5 milliard d’euros sur la législature.
Le plan ne sera prêt qu’en septembre. En attendant, M. Vandeput ouvre le débat. Quatorze experts, dont MM. Henrotin et Delcour, lui ont donc remis des documents de travail. Ceux-ci seront débattus lors d’un colloque mercredi sur l’avenir de la Défense, en présence de nombreux politiques. Le ministre espère ainsi recueillir une"large assise sociétale et politique" sur son plan stratégique, explique sa porte-parole.
Suite de l’article
commenter cet article …