Huit membres des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont péri, ce mercredi, dans des affrontements avec les rebelles (Photo: Archives/Ph. John Bompengo, Radio-Okapi)
24 février 2015 45eNord.ca (AFP)
L’armée congolaise a lancé mardi des opérations contre des rebelles hutus rwandais présents dans l’est de la République démocratique du Congo, presque un mois après l’annonce d’une offensive contre ces combattants, a-t-on appris de source militaire.
Les opérations contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) ont commencé au Sud-Kivu tôt ce matin et vont durer aussi longtemps que ces gens vont résister, a déclaré à l’AFP un officier des Forces armées de la RDC (FARDC) sous le couvert de l’anonymat.
Un haut responsable du Sud-Kivu a précisé que les opérations se déroulent dans le territoire d’Uvira, dans le sud de la province, soulignant que l’armée agissait sans les Casques bleus de l’importante mission de l’ONU en RDC.
L’officier de l’armée a confirmé qu’il s’agissait d’opérations unilatérales menées par les seules FARDC et qu’elles étaient commandées par le général de brigade Espera Masudi dans le secteur de Mulenge, dans les moyens plateaux d’Uvira.
Selon lui, tous les autres groupes armés réfractaires à se rendre risquent également de se voir attaqués.
Cette offensive est la première à se concrétiser depuis que l’armée congolaise a annoncé, le 29 janvier, qu’elle allait cibler les FDLR, dont des membres sont accusés de participation au génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, qui a fait quelque 800.000 morts, d’après l’ONU.
La Mission de l’ONU (Monusco) avait promis un soutien logistique, stratégique et opérationnel mais elle l’a finalement retiré parce que Kinshasa a refusé de remplacer deux généraux, Bruno Mandevu et Sikabwe Fall, chargés de piloter des attaques alors qu’ils sont, selon l’ONU, accusés de graves exactions.
Les FDLR compteraient entre 1.500 et 2.000 combattants. Elles sont principalement disséminées dans les provinces riches des Nord- et Sud-Kivu, instables depuis 20 ans et où des soldats ont commis de graves violations de droits de l’homme (meurtres, viols, enrôlements d’enfants, pillages…)
La communauté internationale avait laissé aux FDLR six mois, jusqu’au 2 janvier, pour déposer les armes et faire reddition, mais à peine 300 combattants s’étaient rendus, dont aucun des chefs recherchés par la justice rwandaise et internationale.