12/03/2015 Michel Cabirol – LaTribune.fr
Selon nos informations, Berlin a finalement autorisé très récemment la livraison à Tachkent de huit Cougar et de six Fennec. L'Allemagne a bloqué pendant quelques mois l'exportation de certains composants allemands non critiques, qui équipaient des systèmes optionnels non allemands.
Et une bonne nouvelle pour Airbus Helicopters : l'Allemagne a fini par donner son agrément pour l'exportation d'hélicoptères militaires à l'Ouzbékistan. Selon nos informations, Berlin a récemment autorisé la livraison à Tachkent de huit Cougar et de six Fennec, dont certains composants non critiques équipaient des systèmes optionnels non allemands. Ce qui va finalement permettre à Airbus Helicopters, qui planchait sur un plan B en vue de livrer l'Ouzbékistan, de respecter le calendrier de livraison initial d'un contrat qui s'élève à environ 180 millions d'euros.
Le 10 octobre, La Tribune révélait que l'Allemagne travaillait sur un éventuel blocage de livraisons d'hélicoptères d'Airbus Helicopters vers l'Ouzbékistan. Le 14 octobre, lors d'une conférence mi-octobre sur la sécurité à Berlin, le président d'Airbus Group Tom Enders confirmait que Berlin bloquait la livraison de 14 hélicoptères militaires à l'Ouzbékistan. Ces hélicoptères, construits principalement en France, contiennent des pièces fabriquées en Allemagne et pour lesquelles le gouvernement n'a pas donné son agrément à l'exportation, bloquant ainsi leur livraison, avait-il expliqué.
Airbus Helicopters a déjà livré des appareils
Pour autant, Airbus Helicopters a déjà pu livrer des appareils à Tachkent, notamment deux à l'été 2014. Des hélicoptères qui n'étaient pas équipés de ces fameux composants allemands soumis à l'agrément de Berlin en vue d'une exportation. "Le constructeur n'a jamais interrompu les livraisons", confirme-t-on à La Tribune. Du coup, Airbus Helicopters ne paiera pas de pénalités au titre de retard dans les livraisons mais cela est passé tout près.
Enfin, l'autorisation de Berlin en faveur d'Airbus Helicopters a coupé l'herbe sous le pied des Américains, très présents en Ouzbékistan en raison de sa frontière avec l'Afghanistan d'où les États-Unis se désengagent militairement. Ils étaient prêts à se substituer au constructeur franco-allemand en cas de défaillance.
Berlin a bloqué plusieurs livraisons d'armes françaises
L'Allemagne, qui a une politique de plus en plus restrictive en matière d'exportation sous l'impulsion du ministre de l'Economie allemand Sigmar Gabriel, bloque et débloque depuis quelques mois plusieurs contrats passés entre la France et des pays tiers. Notamment un contrat de MBDA en cours d'exécution et la finalisation d'une commande de Renault Trucks Defense (RTD) au Liban. Le missilier avait été empêché par l'Allemagne de livrer depuis le début de l'année 2014 des missiles antichars Milan ER (un programme en coopération) vers un pays du Golfe. Berlin bloquait les postes de tir fabriqués en Allemagne.
Récemment, Berlin aurait refusé à Krauss-Maffei Wegmann (KMW), qui va se rapprocher de Nexter, de vendre 50 Boxer à la Lituanie. L'Allemagne avait déjà interdit une vente de 200 Leopard A7 de KMW à l'Arabie Saoudite et avait également laissé planer une interdiction pour la livraison de 62 Leopard et 24 PzH 2000 (1,9 milliard d'euros) au Qatar.
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