09/03 Par Alain RUELLO – LesEchos.fr
A l’issue de son 100e vol, le drone de combat européen a fini sa campagne d’essais de discrétion depuis la base d’Istres. Cap sur l’Italie puis la Suède pour la suite des tests.
Le NEUROn s’apprête à quitter la France. Au terme de son 100e vol, le démonstrateur européen de drone de combat furtif en a terminé avec sa campagne d’essais de discrétion à partir de la base d’Istres, dans le sud de la France, a annoncé la Direction générale de l’Armement, la DGA. Cap désormais sur l’Italie puis la Suède pour la suite des tests.
Rare programme européen en coopération, nEUROn est destiné à préparer l’avenir en matière de système d’avion de combat non piloté. Sous l’autorité de la DGA, il a été confié en 2006 à Dassault Aviation associé à un industriel de chacun des pays qui se sont partagés les 400 millions de financement : Alenia pour l’Italie, Saab pour la Suède, Airbus Defense & Space pour l’Espagne, Ruag pour la Suisse, et HAI pour la Grèce.
Fort d’un partage du travail qui respecte les savoir-faire des uns et des autres , l’objectif fixé était de défricher des technologies très pointues en matière de pilotage, de furtivité, ou encore de tirs d’armements air-sol à partir d’une soute, a rappelé l’avionneur français. Le premier vol a eu lieu le 1er décembre 2012, à Istres .
« La campagne d’essais de la DGA a permis de mesurer les signatures radar et infrarouge de nEUROn ainsi que de le confronter à différents capteurs opérationnels, en particulier des radars, terrestres ou aériens, et des autodirecteurs de missiles », a indiqué la DGA qui a mobilisé pour l’occasion plusieurs de ses centres d’expertise : essais en vol (Istres et Cazaux), maîtrise de l’information (Bruz) ou techniques aéronautiques (Toulouse).
Résumant les 100 vols effectués, Dassault a indiqué que les essais ont d’abord permis « d’ouvrir le domaine de vol de l’appareil (y compris soute ouverte), de tester le capteur électro-optique et d’évaluer les performances de la liaison de données ». Dans une seconde phase, « la plupart des vols ont été dédiés à des confrontations de type signature/détection dans les domaines infrarouge et électromagnétique, face à des systèmes opérationnels. »
Avec nEUROn, l’Europe - où en tous cas les pays qui y participent - cherche à conserver une expertise dans un domaine militaire critique en termes de souveraineté. La suite logique, en tous cas pour la France et le Royaume-Uni, passe par le traité de Lancaster House, dans le cadre du projet bilatéral de drone de combat futur, dont les études industrielles ont été notifiées le 5 novembre 2014 au tandem Dassault-BAE . Ce projet bénéficiera des avancées réalisées avec nEUROn et Taranis, son pendant outre-Manche.