03/03/15 Le Vif (Belga)
Le service de renseignement de l'armée, le SGRS, a obtenu l'autorisation de recruter 25 spécialistes en cybersécurité réclamés depuis des mois par les responsables de ce service, a-t-on appris mardi de bonne source.
Le ministre de la Défense, également chargé de la Fonction publique, Steven Vandeput, a obtenu de son collègue du Budget, Hervé Jamar, l'autorisation de recruter ces 25 personnes au profit du Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS), en dépit du blocage des engagements dans la fonction publique fédérale décidé à la fin de l'an dernier.
La Défense va donc pouvoir engager des experts en matière de cybersécurité pour poursuivre le développement de son "Cyber Security Operations Center", a-t-on indiqué dans l'entourage de M. Vandeput (N-VA). Ces spécialistes seront affectés à des tâches d'analyse de la menace et des risques cybernétiques, de gestion du système de surveillance des réseaux et de détection des intrusions (IDS), à la recherche de logiciels malveillants (malwares), complexes et ciblés, ainsi qu'au soutien à la protection des réseaux informatiques de la Défense, qui véhiculent de nombreuses informations "classifiées" (secrètes) de plusieurs degrés.
Le patron du service de renseignement militaire, le lieutenant-général Eddy Testelmans, avait récemment réclamé des moyens supplémentaires pour le SGRS, en soulignant, lors d'une audition en commission de la défense de la Chambre, que son service allait fonctionner en 2015 en "mode survie", tout en restant capable de remplir la plupart des tâches qui lui sont confiées.
"Cela (ces économies imposées par le gouvernement) ne peut durer des années", sans affecter les capacités du SGRS, avait-il prévenu. Il avait souligné qu'il ne pourrait en 2015 procéder au moindre investissement pour moderniser le matériel de son service ni recruter aucun des 24 spécialistes prévus en matière de cyber-sécurité.
"Cela va faire mal pour la cybersécurité", avait-il dit en rappelant le projet de créer un Centre belge pour la Cybersécurité (CCSB), réaffirmé dans l'accord gouvernemental de l'équipe Michel 1er. "Nous sommes déjà trop peu pour répondre aux missions" qui sont confiées par le ministre de la Défense et le chef de la Défense (CHOD), avait dit le général, en citant des "manques" dans les domaines ICT (technologies de la communication) et de la programmation informatique.
De plus, 20% des spécialistes du SGRS (alias département d'état-major renseignement et sécurité, ou Acos IS) partiront à la retraite d'ici cinq ans. Le général Testelmans avait exprimé ses besoins totaux en personnel à une centaine de personnes "pour répondre aux nouveaux défis" et "de le faire de façon plus moderne" en plaidant pour le recrutement de "geeks" de l'informatique, notamment pour scruter les réseaux sociaux et les sources ouvertes de renseignement.
Son collègue de la Sûreté de l'État, Jaak Raes, a dressé un tableau assez similaire de l'état de son service, lui aussi touché par le blocage des recrutements décidé le 1er septembre dernier par le précédent gouvernement. L'an dernier, le SGRS avait imaginé de mettre sur pied un "jeu" baptisé "Capture the flag" pour recruter - en interne à la Défense - dix spécialistes en matière de cyberdéfense.
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