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19 mars 2015 4 19 /03 /mars /2015 15:45
Les forces de l'Union européenne ont quitté Bangui

 

18/03/2015 Par Anthony Fouchard – LeFigaro.fr

 

Bangui - Les massacres ont cessé dans la capitale centrafricaine, mais les tensions persistent et les opérations de désarmement successives n'ont eu que peu d'effet.

 

Les patrouilles de la force de l'Union européenne (Eufor) se sont arrêtées voici quelques jours. Le 15 mars, les derniers soldats européens ont quitté Bangui. Réclamée par la France, l'Eufor-RCA avait pour mission de sécuriser le quartier de l'aéroport ainsi que le 3e et le 5e arrondissement, la frontière de ces deux quartiers étant un point de friction important entre les communautés musulmane et chrétienne.

 

La force «Sangaris» délestée de ces points noirs sécuritaires se trouvait ainsi en mesure de réorienter ses actions dans le reste du pays. Mais la mission a bien failli ne jamais voir le jour. Les pays volontaires ne se sont pas bousculés pour y participer et la France a dû assurer la plus grosse contribution avec 250 hommes.

 

Le général Philippe Pontiès, en charge de l'opération, préfère voir le verre «à moitié plein». «Si l'on considère que l'Eufor était une mission de transition, alors oui: mission accomplie.» Les motifs de satisfaction sont réels. Les massacres et autres exactions ont cessé à Bangui et le camp de réfugiés de l'aéroport (qui compte encore près de 20.000 personnes déplacées) reste un lieu sûr pour la population traumatisée. Les organisations humanitaires circulent à peu près correctement et les marchés emblématiques des quartiers réapprennent doucement à vivre.

 

«Quand on voit que le second pays contributeur en termes d'hommes à la force Eufor est un pays non membre de l'UE (la Géorgie, avec 150 soldats, NDLR), cela pose question bien entendu» - Général Philippe Pontiès, en charge de l'opération

 

Pourtant, les tensions persistent autour du 5e arrondissement, qui abrite la majorité de la population musulmane. Le banditisme et la criminalité en général font des ravages. «Les armes qui circulent rendent la pacification très compliquée», confie un militaire de l'Eufor. Les opérations de désarmement successives n'ont eu que peu d'effet. La population craint toujours un regain de violence et préfère conserver des moyens de défense.

 

L'Union européenne réorganise son dispositif en une mission (Eumam pour Mission de conseil militaire de l'UE) composée de 60 formateurs, chargés entre autres de conseiller le gouvernement quant à la réhabilitation des Forces armées centrafricaines (Faca) appelées à redevenir l'armée nationale.

 

Comme l'Eufor, cette seconde mission a prouvé la difficulté des pays européens à se mobiliser. La France fournit à elle seule 20 formateurs alors que dix autres pays partenaires se répartissent les 40 personnels manquants. «Quand on voit que le second pays contributeur en termes d'hommes à la force Eufor est un pays non membre de l'UE (la Géorgie, avec 150 soldats, NDLR), cela pose question bien entendu», glisse le général Pontiès.

 

L'Eufor-RCA aura été un test de réactivité et d'efficacité pour les États membres. Charge à l'UE de «consolider les acquis et d'améliorer ce qui doit l'être», conclut le général.

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