27 février 2015 RTBF.be (belga)
Une large majorité de parlementaires néerlandais a marqué son accord sur l'acquisition par les Pays-Bas des huit premiers avions de combat F-35 "Lightning II" de l'avionneur américain Lockheed Martin pour succéder à partir de 2019 aux F-16 vieillissants.
"C'est le point de non retour", a affirmé jeudi la ministre néerlandaise de la Défense, Jeanine Hennis-Plasschaert, durant un débat à la deuxième chambre (la chambre basse du parlement de La Haye) sur le remplacement des F-16.
Jeanine Hennis a insisté sur l'importance de l'achat de nouveaux chasseurs en raison de la situation en Ukraïne et au Moyen-Orient. Il est "grand temps" que la force aérienne sache clairement avec quel appareil elle opèrera à l'avenir, a-t-elle ajouté.
Le gouvernement tire ainsi "un trait définitif" sur un dossier qui empoisonne depuis une vingtaine d'années la vie politique néerlandaise, a souligné le député Ronald Vuijk du parti libéral VVD (au pouvoir avec les travaillistes du PvdA).
Les Pays-Bas se sont toutefois engagés dès 2001 dans le programme américain "Joint Strike Fighter" (JSF), qui a donné le jour au F-35 - un avion également candidat au remplacement des F-16 belges au cours de la prochaine décennie. L'industrie néerlandaise a déjà obtenu des commandes en retour et espère qu'elles atteindront les huit à dix milliards d'euros.
Les huit premiers F-35 néerlandais devraient entrer en service à partir de 2019. Le besoin total exprimé par le ministère de la Défense porte sur 37 appareils, pour un montant estimé à 4,5 milliards d'euros.
Opposition et risque
Un parti, le D66 (libéral de gauche), a profité du débat de jeudi pour retirer le soutien qu'il avait jusqu'ici exprimé en faveur du JSF, jugeant que le programme - marqué par des années de retard et des dépassements de coûts - présentait encore trop d'incertitudes en termes financiers et de performances. Il a ainsi rejoint les partis de gauche GroenLinks et SP et le Parti pour la liberté (PVV) du populiste Geert Wilders dans le camp du non au F-35.
Quant aux chrétiens-démocrates du VDA, ils ont déploré que le gouvernement ne tienne pas compte dans ses calculs de l'inévitable perte d'appareils en temps de paix.
Jeanine Hennis a admis que tous les achats d'armements présentaient des risques. "Certainement celui-ci", a-t-elle dit, tout en soulignant que le développement du F-35 suivait une "ligne ascendante".
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