19 mars 2015 lessentiel.lu
Au lendemain de l’attaque qui a fait au moins 19 morts à Tunis, le président de la Commission européenne a salué le rôle de la France qui assurait quasiment seule la défense de l’Union européenne.
Jean Claude Juncker s’est dit «terrifié, interpellé par le fait que justement cette attaque meurtrière se soit déroulée en Tunisie, berceau du Printemps arabe. «Je voudrais dire à quel point nous sommes tunisiens», a confié le Luxembourgeois à Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1, jeudi matin. «Je me suis senti très tunisien». Et quand le journaliste lui demande si l’Europe est consciente du danger, Jean-Claude Juncker rétorque, «l’Europe n’est pas en danger mais en alerte, car nous appuyons notre action sur un cortège de valeurs sûres et certaines», concédant toutefois que ces valeurs étaient menacées.
«Je crois que nous sommes en face d’un risque de guerre polymorphe et donc la menace terroriste doit être prise en compte quand nous discutons des moyens de défense de l’Europe». Il y a quelques jours, il plaidait pour une armée européenne. Une idée qu’il a réaffirmée, «l’armée française sauve très souvent l’honneur de l’Europe», citant le Mali. Et de constater que «sans l’armée française, l’Europe serait sans défense». Pour soulager la France de ses dépenses militaires lourdes, Juncker espère à l'avenir «une prise en charge plus collective de l’effort de défense».
«La France est un pays que nous admirons»
Sur le plan économique, Jean-Claude Juncker a par ailleurs indiqué qu’il avait confiance en la France pour résorber son déficit et qu’en tant qu’«amoureux» de la Grèce», «il fallait tout faire pour permettre au pays de sortir de l’impasse». «Les Grecs ont fait beaucoup d’efforts (…) on n’a pas le droit de dire que c’est un peuple de feignants». Au chapitre fiscal, le Luxembourgeois a affiché son soutien aux propositions faites mercredi par le commissaire européen, Pierre Moscovici. «L’équité fiscale est une valeur que nous devons activement rechercher».
Interrogé sur la montée de l’extrême droite en Europe et notamment en France, Jean-Claude Juncker a invité à «engager un dialogue conséquent car l’extrême droite pose parfois de bonnes questions mais donne toujours les mauvaises réponses». «La France pour un Luxembourgeois que je suis est un pays que nous admirons mais pas de loin mais de très près». Avant de conclure qu’il souhaitait que les «forces démocratiques et vertueuses, résolument tournées vers l’avenir, prenant en compte les droits de l’homme, respectant l’autre et ne détestant pas l’étranger continuent de diriger la France».
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