20 mars 2015 Romandie.com (AFP)
Beyrouth - Le président syrien Bachar al-Assad a limogé deux chefs du renseignement, dont Rustom Ghazalé, sur fond d'une violente dispute entre ces deux hommes, a affirmé vendredi à l'AFP une source de sécurité haut placée à Damas.
D'après cette même source, le général Ghazalé, ex-homme fort de la tutelle syrienne au Liban, se trouve dans un état critique dans un hôpital de Damas. Souffrant d'une hypertension artérielle, sa santé s'est nettement détériorée après la violente dispute qui a dégénéré.
Le chef du renseignement politique, Rustom Ghazalé, et le chef du renseignement militaire, Rafic Chéhadé, ont été remerciés de leurs fonctions en début de semaine par le président Assad après une violente querelle entre les deux hommes, a indiqué cette source sous couvert de l'anonymat.
Le général Ghazalé a été remplacé par son adjoint, le général Nazih Hassoun, tandis que le général Mohammad Mehalla a pris le commandement des du renseignements militaires.
A l'origine de la dispute, figure la volonté du général Ghazalé d'être impliqué dans la bataille contre les rebelles dans sa province natale de Deraa, dans le sud de la Syrie, selon la source haut placée.
Mais le général Chéhadé s'est opposé catégoriquement à ce qu'il prenne part dans ces combats menés du côté du régime par l'armée appuyée par le puissant parti chiite Hezbollah et les Gardiens de la révolution iraniens.
Il y a deux semaines, après un échange d'insultes, le général Ghazalé s'est rendu au siège du renseignement militaire pour en découdre avec son rival mais en arrivant il a été roué de coups par les hommes de Chehadé, explique la source.
Il a été hospitalisé plusieurs jours avant de reprendre son travail. Pour peu de temps, il a été transporté, il y a 48 heures à l'hôpital de Damas dans un état critique, précise-t-elle.
Le général Ghazalé était considéré comme l'un des hommes forts du régime de Bachar al-Assad qui a pris le pouvoir en 2000, succédant à son père Hafez al-Assad.
En 2002, M. Ghazalé a été nommé à la tête du renseignement militaire syrien au Liban où il intervenait dans toutes les affaires du pays.
Il a été largement cité par des témoins comme un des suspects dans la préparation de l'assassinat en 2005 de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, devenu hostile à l'hégémonie de Damas.
En juillet 2012, il est nommé chef du renseignement politique, plus d'un an après le début de la révolte contre le régime de M. Assad.
commenter cet article …