Les mesures exceptionnelles prises dans le cadre du plan Vigipirate deployé après les attentats de janvier vont êtres conservées. François Hollande a décidé de «maintenir l'engagement des armées sur le territoire national à hauteur de 10.000 militaires» en «soutien» des forces du ministère de l'Intérieur, a déclaré mercredi l'Élysée, à l'issue d'un Conseil de défense. Lors d'une conférence de presse, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a précisé que le dispositif Sentinelle sera maintenu «au minimum jusqu'au début de l'été, date à laquelle il sera réévalué».
«7000 d'entre eux sont déployés dans la durée, principalement pour la surveillance et la protection de sites à caractère confessionnel particulièrement menacés», a précisé la présidence, deux mois après les attaques djihadistes de début janvier qui ont fait 17 morts à Paris et dans la région parisienne. Près de la moitié des 682 sites protégés par l'armée se trouvent en Ile-de-France (330), a relevé M. Le Drian, le niveau «alerte attentats» étant décrété dans la région parisienne et les Alpes-Maritimes, le reste de l'Hexagone relevant de la «vigilance renforcée».
Le maintien du dispositif, dont le coût est estimé à un million d'euros par jour, s'accompagnera d'une diminution supplémentaire des suppressions de postes dans l'armée. Le chef de l'Etat a demandé «d'en tirer toutes les conséquences en termes d'adaptation des effectifs du ministère de la Défense, au-delà des 7500 postes dont il avait déjà décidé le maintien le 21 janvier dernier». Un «travail (qui) sera réalisé dans le cadre de l'actualisation de la loi de programmation militaire».
Moins d'emplois supprimés dans l'armée
François Hollande souhaite, poursuit le communiqué de l'Élysée, que «les mesures nécessaires» soient prises «pour adapter l'organisation des armées à cette évolution de leur mission et leur permettre d'apporter une protection adaptée à l'évolution des menaces et aux besoins de protection des Français».
Le 21 janvier, à l'issue d'un précédent Conseil de défense réuni à l'Elysée, le chef de l'État avait annoncé que 7500 emplois de moins que prévu seraient supprimés sur la période 2015-2019 au sein des armées, leur donnant un peu de répit après une série de restructurations massives.
Les réductions d'effectifs devaient être ainsi inférieures de 30% au projet initial, qui prévoyait un total de 26.000 suppressions de postes, dont 7500 par an en 2015, 2016 et 2017 et 3500 en 2018. Dès cette année, le nombre de suppressions de postes doit être ramené à environ 6000.