28/04/2015 ladepeche.fr
François Hollande doit rendre demain des arbitrages délicats sur les effectifs et le budget de l'armée, très sollicitée sur le sol national depuis les attentats de janvier malgré les baisses d'effectifs en cours.
Le chef de l'Etat réunira plusieurs ministres et responsables militaires pour un Conseil de défense censé inscrire dans la durée le rôle de l'armée dans la protection du territoire national, en plus de lourdes opérations extérieures.
Depuis les attentats jihadistes de début janvier, l'armée mobilise 10 000 hommes pour protéger des sites sensibles dans l'hexagone, notamment des lieux de culte juifs, pour un coût estimé à un million d'euros par jour.
Sur le long terme, il a prévu de fixer à 7 000 hommes la capacité de déploiement de l'armée de Terre pour protéger les sites et la population en France, sans donner de détails sur les moyens pour atteindre cet objectif.
Alors que 9 000 hommes sont déployés sur les théâtres d'intervention extérieure (Sahel, Centrafrique, Golfe…), les réductions d'effectifs prévues dans le cadre de l'effort budgétaire national paraissent de plus en plus difficiles à tenir.
D'autant plus que la loi de programmation militaire prévoyait des recettes exceptionnelles de 2,2 milliards d'euros liés à la cession de fréquences hertziennes de la TNT à des opérateurs privés.
Or cette vente a pris du retard et les 2,2 milliards manquent cruellement. Pour s'en sortir, le ministère de la Défense a proposé de créer des «sociétés de projet», des instruments juridiques qui achèteraient des matériels militaires (Airbus A400M et frégates) pour les louer à l'armée.
Mais le ministère des Finances, qui trouve cette solution coûteuse et inutile, ne l'entend pas de cette oreille. François Hollande devra donc trancher.