03/04/2015 Sources : État-major des armées
Dans le cadre de l’exercice Wakri, l’enseigne de vaisseau Romain se remémore, lors de sa séance d’acclimatation nécessaire à la préparation physique face aux conditions climatiques difficiles de Djibouti, les propos du capitaine de vaisseau de Briançon, commandant le BPC Dixmude et le groupe Jeanne d’Arc. Ce nageur de combat et ancien commandant du commando Hubert avait en effet demandé aux marins "Où étiez-vous dans votre tête quand vous courriez sur le pont d'envol ? Moi, quand je me prépare à aller à Djibouti, dans la tête j'y suis déjà, je suis sur le terrain avec mes hommes"
Ces propos résonnent dans la tête de Romain et dans celle des marins présents. Issu de la promotion 2012 de l’Ecole Navale, Romain est aujourd’hui sur le sol de Yellowland, et cela fait des heures qu’il marche avec son groupe sous un soleil de plomb et qu’il subit la rudesse des éléments. Habitué à celle de la mer et à l’épreuve de la tempête, la réalité du terrain djiboutien s’impose à lui, et cela ne se prépare pas à la légère.
"Il faut vous demander comment vous réagiriez face à un événement. Se mettre en situation, avant une action, c'est vital pour bien se préparer moralement". Ces phrases prennent tout leur sens lorsque plus tard, en plein milieu de nuit, Romain et son groupe sont pris à partie dans une embuscade. Ils sont dans un virage dans une zone découverte. Les premiers coups de feu détonnent. Les forces adverses, simulées pour l’exercice, sont à un point de positionnement en hauteur et avaient une vue idéale sur la progression du groupe de Romain. Cela dure dix minutes interminables avant de pouvoir décrocher vers un point de repli à 200m de là. Dix minutes pendant lesquelles des hommes de son groupe ont été blessés.
Après une longue attente en silence, la marche reprend vers une zone identifiée à 5 km de là. L’objectif est de pouvoir établir un bivouac et surtout de pouvoir effectuer au lever du jour une évacuation sanitaire des blessés via hélicoptère. La progression est longue, il fait nuit noire maintenant, la lune a disparu depuis une heure. Romain a tout le temps de méditer les paroles du commandant. "Avez-vous déjà pensé à ce qui peut vous arriver en tant que militaire ? Aller au combat, risquer sa peau et celle de ses hommes, donner la mort. Vous êtes de futurs chefs. Etre militaire, c'est se sacrifier, et quand je dis se sacrifier, je ne parle pas que de l'aspect "donner sa vie", je parle aussi du sacrifice quotidien. Vous devez vous y préparer". Après cette première journée d’exercice, ces paroles prennent tout leur sens.
L’exercice se poursuivra avec une seconde mission pour Romain et son groupe, mais déjà la réalité du terrain aura marqué les esprits et rappelé à tous leur métier premier. "L'exercice Wakri : 4 jours pour montrer que vous êtes militaires, 4 jours pour réfléchir à votre condition de militaire".
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