Une frégate française s’approche du Léopold I pour un exercice de formation. photo Sedeyn Ritchie - MIL.be
24/03/2015 Liesbeth Bardyn –MIL.be
À quelque 30 kilomètres de la côte de l’Afrique de l’Ouest, des militaires ghanéens prennent d’assaut la frégate belge Léopold I. Du 19 au 27 mars, le navire fait office de plateforme d’entraînement pour les marines locales. Sous le nom d’Obangame Express 15, notre pays et d’autres tentent d’améliorer la sécurité du Golfe de Guinée.
« Il est midi et nous nous trouvons dans le Golfe de Guinée, à 5.184 km de la Belgique », annonce l’officier de garde dans l’interphone de la frégate belge. Le navire séjourne depuis près d’un mois dans la région avec pour objectif d’enrayer la piraterie, la pêche illégale et le trafic de drogues. « Les pirates sont plus violents ici que sur la côte est de l’Afrique », précise l’officier de garde après avoir raccroché l’interphone. « Les otages n’ont aucune valeur, les pirates ne s’intéressent qu’au butin. »
Pendant Obangame Express, chaque jour un exercice d’abordage a lieu en présence d'un pays qui veut lutter contre la piraterie dans ses eaux : le Ghana, le Togo, le Bénin et la Côte d’Ivoire. Le scénario est chaque fois différent. Parfois la frégate fait office de navire à conteneurs fictifs avec des drogues à bord. Une autre fois, il s’agit d’un bateau de pêche qui a obtenu illégalement une prise. Les spécialistes du Léopold I suivent et évaluent scrupuleusement chaque exercice. « Nous jugeons, entre autres, la communication du bateau de patrouille africain avec notre pont », affirme l’un des spécialistes. « Mais nous contrôlons aussi si ces hommes fouillent et traitent correctement l’équipage. »
Le 20 mars, la frégate a quitté le quai de la ville béninoise de Cotonou pour entamer l’exercice Obangame Express. À bord, figurent aussi huit officiers et des sous-officiers congolais. Pendant une semaine, ils ont navigué avec les formateurs belges qui les ont immergés dans le monde maritime. Leurs leçons de premiers soins, de lutte contre les incendies et de communication cadrent dans le programme international African Partnership Station. En fin de parcours, ils reçoivent un diplôme et peuvent transmettre les connaissances acquises à leurs propres hommes.
Comme troisième et dernière tâche, l’équipage du Léopold I surveille nuit et jour le radar et les horizons. Si un navire est détourné dans les environs ou si un bateau suspect apparaît, ses membres peuvent directement intervenir. Ces patrouilles constantes doivent décourager les pirates dans la région.
Le vendredi 27 mars, le Léopold I mettra à nouveau le cap sur la côte. Espérons que cette mission parviendra à faire du Golfe de Guinée un lieu sûr.
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