30/07/2015 source Les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan
Le samedi 25 juillet 2015, à l’occasion des festivités du Triomphe, plus de 9 000 personnes ont ovationné les démonstrations de matériel militaire, la traditionnelle reconstitution du triomphe du tonneau et, plus exceptionnel cette année, les présentations de deux patrouilles acrobatiques de l’armée de l’Air. Retour sur un succès populaire marqué par le baptême des nouvelles promotions et le départ symbolique des promotions sortantes du 1er bataillon de l’ESM et de la 1ère brigade de l’EMIA.
Manifestation traditionnelle qui trouve son origine dans la visite du duc d’Orléans à Saint-Cyr en 1834, le Triomphe doit son nom à l’adresse d’un tireur au canon, l’élève-officier Lafitte, faisant but en pleine cible lors d’un exercice devant l’illustre visiteur ; Porté en triomphe par ses camarades, et récompensé par le duc d’Orléans d’une paire de pistolets, déclenchant une manifestation spontanée de joie dans toute l’école, il fut sans le savoir l’initiateur de ce qui devint au fil des ans une tradition désormais bien ancrée dans la vie de la Spéciale. Le triomphe marque désormais symboliquement la fin de l’année scolaire et le départ de Saint-Cyr des plus anciens ; cette année, les promotions « Lieutenant Thomazzo » de l’ESM et « Général Delayen » de l’EMIA ont quitté les écoles pour rejoindre les écoles d’armes de leur choix afin d’y suivre un an de formation spécialisée. C’est aussi à cette occasion que les nouvelles promotions sont baptisées.
Un pilote de chasse parrain de promotion à l’EMIA !
Cette année, fait exceptionnel, la 54ème promotion de l’EMIA a reçu du général commandant les écoles le nom de lieutenant Charles Nungesser, pilote et as de l’aviation française pendant la 1ère guerre mondiale. Engagé au 2ème régiment de Hussards au début de la guerre, il y obtient la médaille militaire après seulement dix jours de combats ! Surnommé « le hussard de la mors » en référence à l’un de ses exploits (et par allusion aux hussards de la mort) il est autorisé à passer dans l’aviation après avoir été cité à l’ordre de l’armée. Il intègre alors une escadrille de bombardement avec laquelle il effectue 53 missions. Remarqué pour ses qualités de pilote, il rejoint l’escadrille de chasse N 65 avec laquelle il va particulièrement se distinguer : il remporte notamment dix victoires en combat aérien pendant la bataille de Verdun. Grièvement blessé, il terminera la guerre avec 43 victoires homologuées. Il est officier de la Légion d’honneur, décoré de la médaille militaire et titulaire de la croix de guerre avec 28 palmes et deux étoiles.
Le chef d’escadron Robert de Neuchèze guide désormais les pas de la nouvelle promotion de l’ESM.
La promotion 2014-2017 de l’école spéciale militaire a été baptisée « Chef d’escadron Robert de Neuchèze ». Sorti de Saint-Cyr en 1927, après 1 an à Saumur, il choisit le 19ème régiment de dragons et sert en Allemagne occupée jusqu’en 1930. Très novateur dans son concept d’emploi de la cavalerie, il préconise la modernisation de l’arme et l’utilisation des blindés et des chars à l’instar d’un certain colonel de Gaulle. Après l’école de guerre dont il sort major en 1938, il est affecté à Saumur en qualité d’instructeur. Dès le mois de mai 1940, il se distingue dans la défense des ponts de la Seine à la tête du 1er groupe franc motorisé de cavalerie (1er GFC). Blessé pendant les combats, il dénombre plus de 9 impacts d’obus sur son char ! Il rejoint néanmoins son unité et participe aux combats pour la défense de la Loire au cours desquels il se révèle une nouvelle fois malgré le rapport de force très défavorable. Pour ses faits d’armes, le capitaine de Neuchèze reçoit les insignes de chevalier de la légion d’honneur. Refusant la capitulation, il va très rapidement rentrer en clandestinité et organiser des filières d’évasion vers l’Afrique. Arrêté par la Gestapo, il s’évade et reprend son combat de l’ombre. Promu chef d’escadron, il rejoint Alger et le 2ème régiment de dragons en 1943 à la tête duquel il défile le 11 novembre. Le 30 aout 1944, le 2ème RD débarque en Provence. Le chef d’escadron de Neuchèze est un des premiers à poser le pied sur le sol de France. Lors des combats pour libérer Autun, alors qu’il dirige une manœuvre de reconnaissance du haut de son char, il est abattu d’une balle en pleine tête par un sniper. Chevalier de la légion d’honneur, le chef d’escadron de neuchèze est titulaire de la crois de guerre 39-45 avec palme, de la médaille de la résistance et de la crois du combattant.
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