Un technicien de l’Aviation royale canadienne près d’un CF-188 Hornet lors des contrôles pré-vol au Camp Patrice Vincent, au Koweït lors de l’opération IMPACT le 11 juin 2015 (Op IMPACT/MDN)
02.10.2015 par Nicolas Laffont - 45eNord.ca
Alors que la Russie est de plus en plus engagée en Syrie en menant ses propres frappes aériennes, le Canada a vu ses avions de chasse CF-18 en mener de moins en moins depuis le début de la campagne électorale.
Au cours des mois d’août et de septembre 2015, la force aérienne canadienne Irak a mené respectivement 12 et 10 frappes, soit son plus bas niveau depuis le mois de février (9 frappes) et alors que les peshmergas ont mené plusieurs opérations d’envergure soutenus par la Coalition. Il y a même un hiatus de presque deux semaines en septembre (du 10 au 23).
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette chute de ciblages au cours des derniers mois.
Comme 45eNord.ca vous l’avait révélé mi-septembre, le nombre de frappes canadiennes rapporté à celles de toute la Coalition est relativement faible: 2,31%. Ceci s’expliquerait notamment par un budget serré et un nombre d’heures de vols autorisées limité.
De plus, les règles d’engagement canadiennes sont plus strictes que celles d’autres membres de la Coalition, ce qui limite donc le nombre de cibles «légitimes».
À plusieurs reprises lors des séances d’information sur l’Opération IMPACT, les porte-paroles des Forces armées canadiennes avaient mis de l’avant que la météo était un facteur important. Or, il n’y a eu que peu de tempêtes de sable au cours de ces deux derniers mois.
Une autre raison pourrait être le fait du lancement, le 2 août, de la campagne électorale. Plusieurs commentateurs estiment que le gouvernement sortant n’a en effet pas intérêt à ce qu’il y ait de potentiels dommages collatéraux durant la campagne. Cependant, un gouvernement sortant ne peut demander, en pleine campagne, de ralentir les opérations pour son propre bénéfice.
Rappelons que lors de la campagne électorale actuelle, les libéraux ont promis de mettre fin aux frappes, mais de poursuivre et augmenter la formation des troupes kurdes, tandis que les néo-démocrates veulent retirer toutes les troupes. Les Conservateurs n’ont fait aucune annonce supplémentaire.
La mission Opération IMPACT est pour le moment autorisée jusqu’au 31 mars 2016.
En réponse à une question posée par 45eNord.ca, les Forces armées canadiennes nous ont déclaré que: «De nombreux facteurs déterminent la fréquence des frappes aériennes dans le contexte d’une coalition, y compris la disponibilité des cibles. Que ce soit en Irak ou en Syrie, les cibles sont sélectionnées et identifiées en coordination avec les partenaires de la coalition dans le but ultime d’affaiblir les capacités du groupe EIIS.»
Si les Forces armées canadiennes mettent donc en avant le «manque de disponibilité» de cibles. Or, les cibles ne manquent pas, vu que la Coalition continue elle de frapper régulièrement et allègrement des cibles. Au cours du mois de septembre, il y a eu en effet pas moins de 542 frappes en Irak et en Syrie. Le Canada a donc contribuait à hauteur de 1,85%.
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