29 September 2015 by mhq pao – EUTM Mali
La 37ème semaine du calendrier a marqué le début du cycle de réentrainement des Forces armées maliennes (FAMa) par EUTM MALI. Environ 600 hommes du GTIA 5 (Groupement tactique interarmes) sont arrivés à Koulikoro pour leur recyclage programmé dès leur entraînement initial par EUTM MALI en mai 2014. Depuis tout ce temps, ils se sont battus dans le nord du Mali et ont également été impliqués dans l’opération pendant la période de la prise d’otages de Sévaré. Sévaré est également la ville de garnison du GTIA 5 « DEBO ». Pour les semaines à venir, le camp de Koulikoro sera à la fois leur maison et leur base d’entraînement.
Au début de la période de recyclage, les fondamentaux en tactique d’infanterie devaient être revus, y compris la progression en colonne de groupe et la patrouille à pied. Il s’agissait pour les instructeurs de garantir un juste équilibre de la formation pour qu’elle ne soit ni trop difficile ni trop facile pour les soldats maliens. Le caporal instructeur Ale, du « 1st Royal Gurhka Regiment » était satisfait du niveau de connaissance de la troupe et a déclaré : « la première formation EUTM que les soldats maliens ont reçue et le fait qu’ils ont été déployés en opérations dans le nord ces derniers mois, sont encore très visibles. Il est donc inutile de tout reprendre à zéro, mais il faut seulement rafraîchir les connaissances qu’ils possèdent déjà ! » Bon signe! Cela montre que le travail d’EUTM Mali a eu un effet positif et le niveau de compétence des soldats maliens continue à s’améliorer. La structure sur laquelle est basée la formation est restée la même. Au début, la situation tactique et les objectifs sont représentés par les instructeurs aux cadres maliens au moyen d’une caisse à sable rudimentaire. Par la suite, les officiers et les sous-officiers informent à leur tour leurs soldats sur le plan à suivre à l’aide de la caisse à sable. Une fois cela terminé, le cadencement du plan est répété à haute voix (rehearsal) pour en préparer l’exécution. Après le rehearsal, toutes les questions sont discutées avec les chefs maliens, pour se mettre d’accord sur la meilleure exécution de la mission.
Les résultats de cette discussion sont alors communiqués à leurs subordonnés par les cadres maliens. « De cette façon, l’équipe conserve sa cohésion et les dirigeants maliens conservent leur autorité et ils entrainent leurs soldats » a déclaré le Caporal Ale. La formation à l’exercice de l’autorité (leadership) est une des priorités au sein d’EUTM Mali, non seulement lors de la formation des GTIA, mais aussi lors du cours des commandants de compagnie, qui a commencé en même temps que le réentrainement du GTIA, mais qui durera jusqu’à la fin de l’année. Pendant la deuxième partie de la journée, les objectifs sont un peu plus exigeants, les soldats maliens doivent alors montrer qu’ils ont compris la formation du matin et qu’ils sont en mesure de la restituer. Pour cette raison, les instructeurs européens ont préparé un petit exercice de réaction à l’embuscade. Le but est de voir comment les soldats maliens en patrouille réagissent face à une attaque ennemie inopinée et comment ils se sortent d’affaire sur le plan tactique. Malgré des températures avoisinant 36 degrés. Les ordres sont rapidement exécutés et ils reprennent rapidement l’entrainement, en progressant avec précaution tout en observant attentivement le terrain.
Pendant ce temps, « l’ennemi », représenté par un Gurkha britannique, est tapi à l’affût. Lorsque l’embuscade se déclenche, les soldats maliens réagissent immédiatement en ripostant et en se mettant à couvert. Afin de neutraliser leur adversaire, ils doivent maintenant s’appuyer mutuellement par une succession de tirs et de manœuvres de débordement de l’ennemi. Les soldats rencontrent fréquemment ce type de situation lors de leurs missions réelles. L’ennemi est finalement vaincu et git alors blessé au sol. Les formateurs d’EUTM Mali interrompent brièvement le scenario et demandent aux soldats comment ils pensent devoir réagir. La réponse est unanime, « épargner les non-combattants et capturer l’ennemi et ses provisions ».
Des cours de droit international humanitaire (DIH) font également partie de l’entrainement. On y enseigne aux soldats maliens comment traiter avec humanité les prisonniers et les civils dans le respect des lois internationales. À la fin de la journée le caporal Ale est très satisfait : « les soldats Maliens ont appris très rapidement et se sont vite adaptés à la situation particulière. En outre, ils ont donné beaucoup de bons exemples. C’est vraiment agréable de travailler avec eux ». Au-delà des éloges de l’instructeur, c’est dans la voix du caporal des Gurkhas, la preuve que l’entraînement des soldats maliens porte déjà ses fruits.
commenter cet article …