21/10/2015 par Domenico Morano - DICOD
La DICoD vous propose de revenir sur la naissance de l’Ordre de la Libération.
A l’été 1940, après la défaite de la France face à l’armée du Reich, le général de Gaulle s’exile à Londres et tente d’organiser la résistance. N’étant pas le dirigeant légitime de la République française, le chef de la France Libre ne peut décerner la Légion d’Honneur. Il imagine alors une décoration originale récompensant le dévouement de certains de [celles et] ceux, peu nombreux au départ, qui ont rallié sa cause. En octobre 1940, à Douala (Cameroun), le général de Gaulle déclare : « [L’insigne de l’Ordre de la Libération] récompensera ceux des nôtres qui se seront signalés dans cette haute et âpre campagne, pour la libération de la France ».
Le 16 novembre 1940, il signe à Brazzaville (République Démocratique du Congo), alors capitale de la France Libre, l’Ordonnance n°7, publiée dans le Journal Officiel de la France Libre. L’Ordre de la Libération est créé. Celui-ci puise son inspiration dans les ordres médiévaux de chevaliers (Chevaliers de Malte, du Saint-Sépulcre, du Temple, etc). L’idée était de créer une nouvelle chevalerie de serviteurs de l’idéal d’une France libre.
Le décret du 29 janvier 1941 règle l’organisation de l’Ordre. Il ne comporte qu’un seul grade, et donc qu’un seul type d’insigne. Généralement décernée lors d’une prise d’armes, la Croix se porte sur la poitrine, à gauche, après la Légion d’Honneur et avant la Médaille Militaire. Ceux qui la reçoivent sont faits Compagnons de la Libération. La décoration est constituée d’un écu de bronze rectangulaire sur lequel est apposé un glaive surchargé d’une croix de Lorraine noire. Les couleurs du ruban, composé de bandes verticales, sont hautement symboliques : le noir exprime le deuil d’une France opprimée et le vert, l’espoir de la Libération.
Accordée à près de 1 036 personnes physiques – seules 700 d’entre elles survivent à la guerre –, la Croix de la Libération a également été attribuée à 18 unités militaires et à 5 communes françaises, à l’image de Paris qui devient Compagnon de la Libération en mars 1945. Seules six femmes ont été décorées de la Croix de la Libération, notamment pour faits de résistance ayant parfois entraîné la déportation de leurs auteures.
Les célébrités appartenant à cet ordre sont nombreuses : des hommes politiques (Jacques Chaban-Delmas, Pierre Messmer, Maurice Schumann, René Cassin) aux maréchaux (Leclerc de Hauteclocque, de Lattre de Tassigny et Koenig) en passant par les intellectuels (André Malraux, Romain Gary). Les rangs des Compagnons de la Libération comptent ainsi près de 36 ministres, 67 députés, 80 officiers généraux ou amiraux, et 15 ecclésiastiques.
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