28 octobre 2015 par J.-B. M. - dhnet.be
Belgique Le patron de la composante Terre, le général Deconinck, inquiet du coût du déploiement des militaires en rue.
La Défense belge mobilise toujours entre 200 et 250 militaires, en faction à proximité des points sensibles ou en appui de cette opération baptisée Homeland. Depuis février dernier et le début du déploiement, le coût de cette opération a atteint les 10 millions d’euros. Ce n’est pas l’unique facture, il en est une autre dont la composante Terre s’acquitte déjà.
Laquelle ? Celle des jours/hommes, une unité de mesure employée pour jauger le coût en termes de ressources humaines; depuis le début d’Homeland, 70.000 jours/hommes y ont été investis. Sur 300.000 alloués à la partie terrestre de l’armée belge.
À titre de comparaison, les 300 hommes déployés sur les théâtres d’opération extérieure représentent une facture de 100.000 jours/hommes pour cette année. Un quart du budget de l’armée.
"Pour l’instant, je peux tenir dans la durée, pour autant que le déploiement à l’étranger reste faible" d’un point de vue quantitatif, nous assurait hier le général Jean-Paul Deconinck, chef de la composante Terre.
Toutefois, il prévient : "Je ne pourrais pas tenir un engagement de 1.200 hommes durant des années. On atteint les limites du système." Car pour un militaire engagé sur le terrain, il en est un autre au repos - celui qui vient d’être relevé - et un autre en préparation à la mission - celui qui prendra la relève.
"Sachant que je dois entraîner mes gens", ajoute le général Deconinck, qui rappelle la mobilisation de 782 militaires pour l’exercice Otan Trident Juncture, en Espagne, en cours. Un exercice indispensable puisqu’il vise à tester la capacité de la force de réaction rapide de l’Alliance.
Le général Deconinck fait ainsi suite au constat déjà posé par la… Défense elle-même, lorsqu’elle a ouvert quelque 700 places pour l’année 2015. Un nombre très faible au regard de l’attrition dans certaines unités et des futurs départs massifs à la retraite.
Côté syndical, même son de cloche. Pour Patrick Descy, de la CGSP-Défense, le dispositif Homeland déforce déjà la Défense en puisant dans ses ressources, au détriment de l’entraînement et de potentiels engagements à l’étranger. "La question de la vocation sécuritaire de ce déploiement interne se pose." Du côté de la direction de la Terrestre, on ne s’attend néanmoins pas à un retrait des militaires en rue de sitôt.
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