Le Haut représentant pour la Bosnie-Herzégovine, Valentin Inzko, devant le Conseil de sécurité. Photo Eskinder Debebe ONU
10 novembre 2015 – ONU
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mardi une résolution autorisant la prorogation pour un an de la force de l'Union européenne en Bosnie-Herzégovine (EUFOR Althea) chargée de surveiller la mise en œuvre de l'Accord de paix de Dayton qui a mis fin au conflit en 1995.
Dans cette résolution, les membres du Conseil se félicitent « de l'intention manifestée par l'Union européenne de poursuivre son opération militaire (EUFOR Althea) en Bosnie-Herzégovine après novembre 2015 ».
Ils autorisent les Etats membres, agissant par l'intermédiaire de l'Union européenne ou en coopération avec elle, « à créer pour une nouvelle période de douze mois à compter de la date d'adoption de la présente résolution une force multinationale de stabilisation (EUFOR Althea) ».
Le Conseil de sécurité a souligné à nouveau que c'est à l'ensemble des autorités de Bosnie-Herzégovine qu'il incombe au premier chef de continuer à assurer l'application efficace de l'Accord de paix et a constaté que la communauté internationale et les principaux donateurs sont toujours disposés à les y aider.
Il a salué l'adoption par les autorités bosniaques, en juillet 2015, du programme de réforme, « qui sera une étape importante pour mettre en œuvre, de manière crédible, les engagements qu'elles ont pris », et leur a demandé « de conserver cette dynamique positive en matière d'application des réformes ».
Les membres du Conseil ont également demandé à l'ensemble des autorités de Bosnie-Herzégovine « de coopérer pleinement avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, ainsi qu'avec le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des tribunaux pénaux, pour que le Tribunal puisse achever ses travaux et pour contribuer à ce qu'il ferme le plus rapidement possible ».
À quelques jours du vingtième anniversaire de l'Accord de Dayton, le Haut-Représentant chargé d'assurer le suivi de son application a estimé mercredi devant le Conseil de sécurité que la situation en Bosnie-Herzégovine, « qui a pris depuis une direction regrettable », demeurait préoccupante.
« La Bosnie-Herzégovine a désespérément besoin de faire preuve d'unité et d'œuvrer à la poursuite d'un objectif commun », a déclaré Valentin Inzko aux membres du Conseil.
Pour lui, les solutions aux problèmes « systémiques » auxquels est confrontée la Bosnie-Herzégovine passent par une « volonté politique » de mener d'ambitieuses réformes sur les plans politique, social et économique, et par un « engagement inflexible » à respecter les Accords de paix de Dayton.
Alors que la Bosnie-Herzégovine a adopté le premier train de réformes exigé par l'Accord de stabilisation et d'association avec l'Union européenne, entré en vigueur le 1er juin dernier, M. Inzko a estimé qu'il était difficile de comprendre les agissements de certains politiciens déterminés, selon lui, à déstabiliser la situation dans le pays.
Il a ainsi condamné la décision des autorités de la Republika Srpska de tenir un référendum pour déterminer si cette « entité administrative » devrait « quitter l'espace judiciaire commun de la Bosnie-Herzégovine » et reconnaître l'autorité du Haut-Représentant, « et notamment la validité des lois qu'il a promulguées ».
Cette annonce avait été précédée, le 25 avril, par celle faite « par le parti au pouvoir en Republika Srpska », de son intention d'organiser, en 2018, un autre référendum, celui-ci portant sur l'indépendance même de la Republika Srpska.
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