Un coquelicot est épinglé sur l’uniforme d’un soldat des Forces armées canadiennes, dans le cadre de la dernière cérémonie du jour du Souvenir célébrée par des soldats canadiens en Afghanistan, le 11 novembre 2013. Photo : Sgt Norm McLean, Caméra de combat des Forces canadiennes
2014-11-12 Par Lynn Capuano, Affaires publiques de l’Armée – ref 14-0230
Ottawa, Ontario — Le coquelicot rouge évoque la consolation. Le rouge symbolise la passion et l’amour. Cette fleur des champs très répandue devenue symbole international du souvenir a des origines toutes particulières.
Le jour du Souvenir marque l’anniversaire de la fin officielle des hostilités de la Première Guerre mondiale à la onzième heure de la onzième journée de novembre 1918. Le coquelicot représente le symbole international du souvenir. On le porte à partir du dernier vendredi d’octobre jusqu’à la fin de la journée, le 11 novembre.
Les Canadiens portent le coquelicot afin de se souvenir de plus de 117 000 Canadiens qui ont, à ce jour, consenti l’ultime sacrifice et également dans le but de leur rendre hommage. Cette année, un total de dix-neuf millions de coquelicots fabriqués au Canada et environ 70 000 couronnes, croix et autres articles ont été distribués un peu partout au Canada et à l’étranger. Les millions de dollars en dons à la Campagne du coquelicot sont tenus en fiducie et utilisés pour aider les vétérans et leur famille qui ont des difficultés financières. Ils servent également à financer l’achat d’appareils médicaux, la recherche, les services à domicile, les établissements de soin et de nombreuses autres choses officiellement approuvées.
Au Canada, le 11 novembre est officiellement appelé le jour du Souvenir, également connu sous le nom de jour de l’Armistice et de jour du Coquelicot. Le jour du Souvenir est commémoré partout dans le monde, y compris dans bon nombre des 53 pays membres du Commonwealth, notamment l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Aux États-Unis, le Veterans Day est célébré le même jour. Au Royaume-Uni, le dimanche le plus proche du 11 novembre est connu comme étant le dimanche du Souvenir.
Durant les guerres napoléoniennes de 1799 à 1815, le coquelicot apparaissaient presque mystérieusement dans les champs de bataille et les cimetières au printemps et à l’été. C’était l’une des seules plantes qui survivaient dans le sol dévasté. Les champs de fleurs semblaient servir de couverture réconfortante aux soldats enterrés.
Durant la Première Guerre mondiale, des coquelicots ont recommencé à pousser spontanément au printemps dans les champs de batailles et dans les cimetières des soldats dans les Flandres, une région ancienne qui fait maintenant partie de la Belgique et de la France.
Les graines de coquelicots flottaient au-dessus du paysage ravagé et germaient dans le sol perturbé des champs de bataille et des cimetières. Les fleurs prospéraient dans le sol, qui était enrichi de chaux provenant des décombres et des débris de bombes.
Après le décès de l’un de ses compagnons d’armes, un docteur, soldat et poète canadien, le lieutenant-colonel John McCrae (1872-1918) a constaté ce phénomène et il l’a décrit dans son poème légendaire Au champ d’honneur, qui débute comme ceci : « Au champ d’honneur, les coquelicots / Sont parsemés de lot en lot auprès des croix. »
McCrae est décédé d’une pneumonie pendant qu’il servait en 1918 et il a été enterré près de l’endroit qui lui a inspiré son poème. Il serait tout indiqué si des coquelicots poussaient sur sa tombe.
Publié pour la première fois dans le magazine d’Anglettre Punch en décembre 1915, le poème visait à représenter les sacrifices qu’ont consentis toutes les personnes qui ont combattu durant la Première Guerre mondiale. En novembre 1918, deux jours avant l’Armistice, le poème a été une source d’inspiration pour une dame américaine, Mlle Moina Michael d’Athens, en Géorgie, qui a décidé de porter un coquelicot durant toute l’année en souvenir des soldats morts au combat. Elle a écrit un poème en réponse à celui de McCrae, qu’elle a intitulé We Shall Keep the Faith. En voici un extrait : « We caught the torch you threw / And holding high / We keep the faith / With all who died. »
Le concept d’un coquelicot comme symbole du souvenir a continué d’évoluer. En 1920, Mme Anna E. Guérin de la France s’est rendue au États-Unis et a rencontré Mlle Michael. Madame Guérin a alors décidé de vendre des coquelicots faits à la main par des veuves autour du jour de l’Armistice afin d’amasser des fonds pour les enfants pauvres qui habitaient dans les régions dévastées par la guerre en France. En 1920 et en 1921, elle a convaincu les associations de vétérans des É.-U., de la Grande-Bretagne, du Canada et de la Nouvelle-Zélande à adopter le coquelicot en tant que symbole du souvenir. À l’origine, des vétérans handicapés fabriquaient les coquelicots à la main, mais l’augmentation du volume nécessaire a fait en sorte que les usines ont pris la relève. L’usine britannique de confection de coquelicots, établie en 1922, fabrique quelque 36 millions de coquelicots chaque année.
De nos jours, les coquelicots canadiens sont faits de plastique feutré, tandis qu’en Grande-Bretagne, ils sont faits de papier, ont deux pétales, une feuille et une tige. En Écosse, ils sont également faits de papier, mais ils ont quatre pétales et aucune feuille ni tige. Tous les coquelicots ont un centre noir afin qu’ils ressemblent le plus possible à la vraie fleur.
Outre le jour du Souvenir, les coquelicots peuvent être portés lors d’événements de commémoration tout au long de l’année, notamment lors d’anniversaires de grandes batailles, d’un service commémoratif à un congrès de la Légion royale canadienne ou lors d’événements d’Anciens Combattants Canada à l’étranger. Les gardes de drapeau peuvent également porter un coquelicot durant un défilé, de même que les membres de la Légion qui assistent à des funérailles d’un vétéran ou par d’autres militaires.
La Légion royale canadienne remet des coquelicots au gouverneur général et aux lieutenants-gouverneurs quelques jours avant le début de la Campagne. Les coquelicots sont généralement portés sur le revers gauche du vêtement, ou le plus près possible du cœur.
De nombreuses personnes enlèvent leur coquelicot à la fin des cérémonies du jour du Souvenir et le déposent au pied du cénotaphe en guise de respect. En 2000, lorsque la Tombe du Soldat inconnu est devenue partie intégrante du Monument commémoratif de la guerre à Ottawa, une nouvelle tradition est née spontanément lorsque les personnes présentes ont déposé leur coquelicot au pied de la Tombe du Soldat inconnu à la fin des cérémonies.
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