Opération IMPACT: après Paris, des leaders politiques canadiens demandent la poursuite de la mission
Deux CF18 Hornet escortent un CC150 Polaris après avoir été ravitaillés pendant l’opération Impact, le 4 février 2015. (Photo Caméra de combat des Forces canadiennes, MDN)
15 novembre 2015 par Jacques N. Godbout - 45e Nord.ca
Après les attaques terroristes de vendredi soir à Paris, des leaders politiques canadiens ont appelé à poursuivre de la mission de combat et les bombardements (opération IMPACT) contre les positions du groupe armé islamiste État islamique qui a revendiqué les attaques qui ont fait au moins 129 morts et 352 blessés, dont une centaine dans un état très critique.
Ces attaques terroristes devraient amener le premier ministre Justin Trudeau à revoir l’engagement de son gouvernement à ramener au pays les avions canadiens participant aux frappes aériennes de la coalition contre l’ÉI, a déclaré samedi la chef de l’Opposition officielle à Ottawa, Rona Ambrose. S’adressant à la presse, la chef conservatrice intérimaire a dit juger «imprudent» le signal envoyé par ce retrait, disant que cela ne démontrait pas le soutien absolu du Canada envers ses alliés à un moment crucial de démonstration de solidarité.
De son côté, le premier ministre libéral québécois Philippe Couillard s’est également montré favorable, samedi, à une participation militaire canadienne à la lutte contre l’État islamique, plaidant pour une action forte et concertée du Canada.
Le premier ministre de centre-droite de la Saskatchewan, Brad Wall, a aussi affirmé qu’il n’y avait pas d’«autre choix» que de «vaincre» ces gens prêts à tout pour «imposer leur idéologie démoniaque et tordue par la violence, la destruction et la mort». le premier ministre de cette province de l’Ouest s’est aussi déclaré clairement en faveur de la poursuite de la participation canadienne dans les frappes aériennes contre l’ÉI.
La fin de la mission de bombardement plusieurs fois annoncées
Lors de la campagne électorale précédant sa victoire au scrutin du 19 octobre, le chef libéral Justin Trudeau, devenu depuis le 23e premier ministre du canada, avait promis de mettre fin à la participation du Canada aux bombardements de la coalition en Irak et en Syrie et en avait même avisé le président américain dès après son assermentation. Il entendait, par contre, mettre l’action sur la formation par des conseillers militaires canadiens des troupes locales qui luttent contre l’EI. Le Canada a déjà sur place environ 70 conseillers qui forment et assistent les forces kurdes en Irak.
Et, dans la lettre de mandat à son ministre de la Défense Harjit Sajjan qu’il a rendu publique le 13 novembre en début de journée (donc, avant les attaques terroristes de Paris), le nouveau chef du gouvernement canadien enjoignait le ministre de « Travailler de concert avec le ministre des Affaires étrangères pour mettre fin aux missions de combat en Iraq et en Syrie et revoir les efforts déployés par le Canada dans ces régions afin de les orienter vers la formation des forces locales et le soutien humanitaire ».
Mais pour l’instant, l’opération continue
Toutefois, même si le nouveau premier ministre libéral a promis de mettre fin à la mission de combat de la force aérienne canadienne en Irak et en Syrie, cela ne se fera pas du jour au lendemain et, pour le moment, les bombardements contre le groupe armé État islamique se se poursuivent et s’étaient même intensifiés au début du mois de novembre..
Au 11 novembre 2015, la Force opérationnelle aérienne en Irak a effectué 1731 sorties aériennes:
- Les chasseurs CF188 ont effectué 1109 sorties;
- L’aéronef de ravitaillement CC150T a effectué 302 sorties et a acheminé environ 17 888 000 livres de carburant; et
- Les aéronefs de patrouille CP140 ont mené 320 missions de reconnaissance.
Le 12 novembre 2015, alors qu’ils participaient à des frappes aériennes de la coalition en soutien aux opérations des forces de sécurité irakiennes visant à expulser le groupe EI de Sinjar et à prendre possession de parties d’une route de ravitaillement importante du groupe entre Raqa, la capitale autoproclamée de l’EI en Syrie, et Mossoul, la deuxième ville en importance d’Irak, occupée depuis un an par le groupe ultra-radical, deux CF18 Hornets ont frappé une cache de munitions du groupe islamiste dans les environs de Sinjar, ainsi qu’une position de combat dans les environs de Tal Afar à l’aide de munitions à guidage de précision.
Et le 13 novembre 2015, jour des attaques de Paris, alors qu’ils participaient à des frappes aériennes de la coalition en soutien aux opérations des forces de sécurité irakiennes visant à expulser l’EI de Ramadi, deux CF18 Hornets ont frappé une enceinte et deux positions de combat du groupe dans les environs de Ramadi, toujours à l’aide de munitions à guidage de précision.
Par ailleurs, sur le front domestique, le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a tenu pour sa part à rassurer les canadiens par voie de communiqué, déclarant que «Le Canada continuera de collaborer avec ses alliés afin de lutter contre cette plaie qu’est le terrorisme», a-t-il déclaré. Le niveau de menace au Canada n’est pas haussé, a-t-il mentionné. Mais il ajoute qu’«au cours des prochains jours, nous continuerons de prendre les mesures qui s’imposent pour garder les Canadiens en sécurité et protéger les valeurs de notre pays».
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