Une intervention militaire en Libye se prépare. Ce serait même une question de semaines pour qu'une coalition ne vienne combattre l'Etat islamique, qui prospère depuis près d'un an sur place. Fin novembre, des vols de reconnaissance au sud de Tripoli ont confirmé l'existence de camps d'entraînement de l'Etat islamique dans lesquels se trouvaient des djihadistes français. Selon Le Canard Enchaîné, une petite coalition a déjà vu le jour, regroupant les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne. Les Américains prépareraient déjà des vols de reconnaissance avant d'éventuels bombardements. Mais rien ne se fera sans un accord politique.
France, Italie et Grande-Bretagne en première ligne
C'est pourquoi Laurent Fabius s'est entretenu mardi avec Fayyez al-Sarraj, futur Premier ministre d'un gouvernement d'union nationale libyen censé se mettre en place avant mi-janvier. Ce gouvernement doit voir le jour à Tripoli au terme d'un fragile accord conclu en décembre sous l'égide des Nations unies. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit adopter dans les jours qui viennent une résolution l'entérinant. La charge reviendrait alors à ce gouvernement de mener la lutte contre l'Etat islamique en s'appuyant sur ses propres milices ou "grâce aux pays qui proposeront leurs troupes", note Le Figaro. "Il faut jouer cette option à fond", poursuit un membre de l'entourage de Jean-Yves Le Drian dans la quotidien.
Faute d'accord, la France poursuivrait ses efforts pour mettre sur pied une coalition militaire. L'Italie et la Grande-Bretagne seraient prêts à s'engager. Rome voudrait même assumer le leadership des opérations, dans un pays qu'il colonisé sous le fascisme. L'Italie a d'ailleurs proposé le nom du général Paolo Serra, actuellement conseiller militaire de Ban Ki-moon à l'ONU, pour prendre la tête de la force internationale. Dans le même temps, la Grande-Bretagne enverrait 6.000 hommes, précise Le Figaro, pour "assister" et "former les forces légitimes du gouvernement d'union nationale". Quant à la France, elle devra faire des choix. "Nous avons des ressources limitées", note dans les colonnes du quotidien le général Richard Dannatt. "Le gouvernement doit décider quelle est sa priorité."