Crédit Armée Belge
17 avril 2012 RTBF avec Belga
La décision avait été prise en principe il y a un an et devrait être appliquée cet été. L'OTAN se penchera sur sa stratégie de sortie du bourbier afghan cette semaine à Bruxelles et en mai à Chicago.
Le porte-parole du ministre de la Défense a confirmé la décision qui devrait être mise en application cet été, de retirer 200 militaires belges d’Afghanistan. Il s’agit du QG de la FIAS (Force internationale d’assistance et de sécurité (ISA en anglais).
Il y a aujourd’hui au total 599 militaires belges en Afghanistan dont 298 à Kaboul. Ceux qui assurent la protection de l’aéroport partiront. Cette tâche sera confiée à un autre pays. Ne resteront à Kaboul que les militaires de l’Etat-major et les instructeurs pour écoles logistique, communication et système d’information et le génie soit 100 personnes environ.
L'OTAN se penche sur sa présence en Afghanistan
Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des 28 pays de l'OTAN se retrouvent mercredi et jeudi à Bruxelles pour l'une de leurs rares réunions conjointes, destinée à préparer le sommet atlantique du mois prochain à Chicago (Etats-Unis), qui doit donner à l'Alliance les moyens de faire face aux défis du 21ème siècle et mettre la dernière main à la stratégie de sortie du bourbier afghan.
Dans les deux cas, à Bruxelles et à Chicago, les alliés réaffirmeront leur objectif - fixé dès novembre 2010 - de terminer d'ici fin 2014 la mission des troupes de combat occidentales déployées en Afghanistan depuis une décennie et de transférer d'ici là la responsabilité de la sécurité aux forces de sécurité afghanes (ANSF, armée et police).
L'Otan veut envoyer un message clair d'unité et d'ordre sur les conditions dans lesquelles s'organise la "transition" qui ouvre la voie au départ des 130.000 soldats étrangers toujours déployés dans le pays.
Mais les dirigeants des 28 pays de l'Otan devront, lors du sommet des 20 et 21 mai, déterminer la nature des contributions militaires et financières que les alliés sont disposés à fournir à l'Afghanistan après fin 2014, même si les effectifs de la police et de l'armée afghane sont appelées à se réduire d'un tiers.
Pour les Occidentaux, il s'agira de fournir principalement de forces chargées de missions d'entraînement et d'assistance, a prédit lundi un haut responsable de l'Otan, tout en confirmant, sous le couvert de l'anonymat, que les (ANSF, armée et police) verront vraisemblablement leurs effectifs fondre de quelque 120.000 hommes d'ici 2017 pour s'adapter aux ressources - limitées - dont dispose le gouvernement de Kaboul pour entretenir ses forces de sécurité, en dépit de l'espoir d'une aide extérieure.
A ce propos, les discussions s'annoncent très serrées sur le financement de ces forces, estimées à 4,1 milliards de dollars par an à partir de 2015. Les Etats-Unis prévoient d'en assumer 2,3 milliards, laissant le solde à se répartir entre leurs partenaires et le gouvernement afghan (500 millions de dollars, selon les chiffres circulant à Kaboul.
L'Otan espère par ailleurs obtenir lors du sommet de Chicago l'accord de ses Etats-membres pour lancer quelque 25 projets d'acquisition en commun de matériels militaires ou d'entraînements conjoints, pour doter l'Alliance des capacités pour faire face aux défis du 21ème siècle dans le cadre de la "Défense intelligente" (Smart Defence") prônée par son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen.
Ces projets, dont chacun sera piloté par un des alliés, devraient être évoqués dès mercredi par les ministres de la Défense. Ils comprennent l'achat en commun de matériel pour nettoyer les routes des bombes artisanales - des IED ("Improvised Explosive Devices", l'arme favorite des insurgés en Afghanistan -, de modules médicaux pour composer un hôpital déployable. Mais aussi la création d'un centre d'entraînement pour les aviateurs et la mise sur pied d'une logistique commune pour les hélicoptères utilisés en opération, selon un responsable allié.
Une coordination s'est instaurée avec l'UE, qui mène pour sa part des projets de la même veine, dont le plus emblématique est porté par l'Agence européenne de la Défense (AED) et vise à acheter de huit à dix avions ravitailleurs en vol en partageant les coûts.
A Chicago, l'Otan doit encore annoncer une première phase opérationnelle ("Interim Operational Capability") de son bouclier antimissile déployé en Europe, un projet qui suscite l'opposition de la Russie par crainte de voir sa dissuasion nucléaire affaiblie.
Attendu jeudi à Bruxelles, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, devrait réaffirmer cette position, mais en des termes moins offensifs que durant la récente campagne présidentielle dans son pays. "La rhétorique de Moscou vis-à-vis de l'Otan est désormais plus pragmatique et ouverte à la coopération, notamment contre la piraterie ou le terrorisme", souligne un diplomate.
Le conflit syrien n'est pas au menu des discussions à Bruxelles même si la Turquie, membre éminent de l'Otan, envisage une possible invocation de l'article 5 du traité de l'Alliance afin de protéger sa frontière avec la Syrie.
Tout en se déclarant "profondément préoccupée" par la crise syrienne, l'Otan répète à l'envi qu'elle n'a "aucune intention" d'intervenir en Syrie.