source 01db-metravib.com
11/01 Marie Annick Depagneux - Les Echos
Ex-filiale d'Areva spécialisée dans la mesure de bruits et de vibrations, cette entreprise a été achetée par le fonds Evolem, qui a associé les managers en place.
Quand Areva a annoncé sa décision de céder sa filiale 01dB-Metravib en avril dernier, les 320 salariés de cette entreprise spécialisée dans l'expertise acoustique étaient inquiets. Toutefois, les cadres dirigeants associés à la reprise par le fonds privé Evolem les ont convaincus que cette émancipation était une chance. Elle a eu lieu fin 2011. « Le poids du groupe commençait à être lourd », reconnaît Fabien Condemine, désormais président de l'affaire, rebaptisée Acoem. Champion tricolore de l'expertise acoustique et les vibrations, Acoem se présente comme un spécialiste de la surveillance intelligente : « Nos solutions vont au-delà de la simple mesure à distance. Elles incluent des traitements automatisés qui facilitent l'analyse des résultats », plaide le patron. Maintes collectivités locales et presque tous les aéroports de France ont recours à ses procédés. A l'étranger, la PME est devenue il y a deux ans le fournisseur exclusif de dispositifs de suivi des éoliennes du chinois State Grid, importante compagnie d'énergie qui lui commande entre 150 et 200 unités chaque année. Dans un autre domaine, elle équipe la quasi-totalité des armées du monde entier en systèmes de détection des tirs. « Ils s'installent dans les camps de base, sur des véhicules blindés et sans doute demain des hélicoptères. Nous avons conçu cette technologie il y a dix ans et les Américains ont été les premiers à nous l'acheter. Nous essayons de garder notre avance en mettant au point de nouvelles applications », poursuit-il. A la demande d'Areva, qui restera un de ses clients, l'entreprise a conçu en 2011 un outil de mesure des températures afin d'accroître la disponibilité et la durée de vie des centrales nucléaires. A la tête d'une trentaine de brevets, Acoem consacre près de 8 % de son chiffre d'affaires (environ 45 millions d'euros en 2011) à la R&D, qui mobilise 25 ingénieurs. Implanté depuis dix ans au Brésil à travers une filiale commerciale très liée à l'environnement et à la surveillance des machines tournantes d'extraction de matières premières, il réfléchit à « l'opportunité de monter une unité d'assemblage de certains éléments. Toutefois, le coeur de la production sera conservé dans nos unités françaises de Limonest et Toulouse », assure le patron. Projet analogue en Asie : « Nous y disposons aujourd'hui de bureaux, mais nous souhaitons constituer une société à part entière en Chine ou, plus vraisemblablement, en Malaisie, courant 2012 », ajoute-t-il. Avec le soutien de son nouvel actionnaire, la PME pourrait atteindre le cap des 150 millions de revenus à l'horizon 2020 par croissance interne et externe. Fabien Condemine aimerait ainsi prendre des positions dans la surveillance sismique.