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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 12:30

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/actualites/images-actu/desengagement-des-troupes-francaises-en-afghanistan-infographie/2118910-3-fre-FR/desengagement-des-troupes-francaises-en-afghanistan-infographie.jpg

 

21/12/2012 Cne Flora Cantin

 

Le retrait programmé des armées françaises, engagées en Afghanistan depuis 2008, s’accélère. Plus de 2 000 hommes et 2 000 tonnes de matériel ont déjà quitté le pays. Pour mener cette manœuvre logistique à son terme, soit à l’été 2013, la liberté d’action et la sécurisation des zones sont des conditions essentielles.


Le processus d’allégement des forces françaises a débuté dès 2011. En mai 2012, François Hollande, président de la République et chef des armées, demande l’accélération du mouvement. Au cours de l’année 2012, les armées ont procédé au retrait d’environ 2 100 soldats et de 2 000 tonnes de matériel. Pour permettre aux convois de rejoindre Kaboul, la sécurisation des zones et des axes est un élément primordial. Une sécurisation principalement menée par la Task Force La Fayette 6 (TFLF 6), commandée par le général de brigade Hautecloque-Raysz ( voir l'interview) entre le 14 avril et le 25 novembre 2012, et composée des Groupements tactiques interarmes (GTIA) Steel, Wild Geese et  du Bataillon d’hélicoptères.

 

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/actualites/images-actu/convoi-de-materiel-en-afghanistan/2119099-1-fre-FR/convoi-de-materiel-en-afghanistan.jpg

 

De mai à juillet, les opérations tactiques se sont enchaînées pour maintenir la sécurité de l’axe Vermont, seul itinéraire praticable entre Tagab et Kaboul. En avril, « l’insurrection menait des actions de harcèlement dans la zone de Tagab », explique le colonel de Larouzière, commandant le GTIA Steel.  Avant de débuter le retrait de Tagab, les sous-GTIA de Tagab et Nijrab ont appuyé des opérations de combat de l’armée nationale afghane (ANA), en Kapisa. Le but : créer une bulle de sécurité autour de la FOB afin d’effectuer le retrait dans des conditions sécuritaires optimales. « En cinq mois, quarante opérations ont été montées et nous sommes allés plus de trente  fois au feu », résume le capitaine H., commandant d’unité du sous-GTIA de Tagab. Et le colonel de Larouzière d’ajouter : « Nous allions au contact pour perturber l’insurrection et la désorganiser. En menant avec l’ANA jusqu’à vingt-deux opérations par mois, nous avons pris le dessus.»

 

Mi-août, 700 hommes ont effectué parfois deux convois par jour, avec l’appui d’hélicoptères, pour emporter le matériel vers Nijrab ou Kaboul. Deux cent cinquante containers d’environ 10 tonnes chacun et des véhicules blindés (représentant chacun un UAT, une unité à transporter) ont transité sur l’axe Vermont.

 

La manœuvre de transport revient aux hommes du Bataillon logistique (BATLOG) de Kaboul. Pour le colonel Laurent,  adjoint au soutien interarmées, « une telle manœuvre log n’a pas été conduite depuis l’opération Daguet ». Mi-octobre, 350 UAT étaient parvenues à Kaboul.

 

La zone de transit de Kaboul est le point d’entrée et de sortie du matériel. « Le matin, nous devons organiser la formation du convoi vide partant récupérer des containers sur la FOB de Nijrab. Simultanément, un autre convoi, plein celui-ci, quitte l’aire de transit pour rejoindre la zone de stockage sur l’aéroport de Kaboul. Ceci 2 à 3 fois par jour avec un minimum de 6 à 8 véhicules. Pour protéger les camions logistiques, il faut des blindés et des combattants », indique le capitaine B., commandant le peloton de transport et de manutention. Chaque matériel et véhicule est « silcenté », c'est-à-dire numéroté : « le SILCENT, système d’information logistique centralisé, permet d’identifier chaque colis avec un suivi informatique », indique le capitaine B.

 

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/actualites/images-actu/rapatriement-des-materiels-vers-la-france/2118905-1-fre-FR/rapatriement-des-materiels-vers-la-france.jpg

 

Le sous-groupement maintenance adapté au théâtre est chargé de « déséquiper » les véhicules blindés du matériel opérationnel (filets antiroquette, brouilleurs…). Ensuite, tous les véhicules, le matériel et les conteneurs sont dératisés, désinsectisés et désinfectés. « Ce plan de maitrise sanitaire opérationnelle est obligatoire pour ne pas importer de maladies en France », explique le colonel Laurent.

 

Après cette boucle tactique, une boucle stratégique se met en place. L’ Afghanistan n’a pas de façade maritime. « La voie aérienne est la plus sûre et la plus rapide », poursuit le colonel Laurent. Le matériel sensible ou rare (pièces aéronautiques, matériel sanitaire…) s’envole par Antonov pour rejoindre la France. Le reste du fret est envoyé vers un port du golfe Persique. Ce fret rejoindra la France par voie maritime dans un délai de 2 à 8 semaines. Depuis le 1er mai, 262 rotations ont permis le rapatriement de matériel et de personnel. 

 

A l’été 2013, la France aura atteint son objectif.  La Force Internationale d’assistance et de sécurité comptera environ 500 soldats français contre 3600 au 1er janvier 2012. Ils continueront leur mission au sein du détachement Epidote, de l’hôpital médico-chirurgical militaire français, sur l’aéroport militaire international de Kaboul et dans les états-majors de l’Otan.

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