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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 12:55

Rafale assembly line in Merignac

 

18 décembre 2012 Info-Aviation

 

Le 4 décembre, le Président de Dassault Aviation, Charles Edelstenne, a été auditionné  par la commission de la défense à l’Assemblée Nationale dans le cadre du Livre blanc sur la défense.

 

Dans l’esprit collectif, Dassault Aviation évoque les activités de défense à travers les programmes Mirage III, Mirage 2000, Rafale, et nEUROn. Mais celles-ci ne représentent que 25% des activités du groupe contre 75% pour l’aéronautique civile avec les programmes Falcon 900, 2000, 7X et le futur SMS. Autre idée reçue : le Rafale est trop cher à l’exportation. Qu’en est-il vraiment ?

 

Selon le président de Dassault, le Rafale a d’abord permis de maîtriser les coûts de la défense. Alors que les forces aériennes françaises comptaient près de 690 avions en 1995 (armée de l’air et marine confondues), il est aujourd’hui prévu de remplir les mêmes missions avec 286 avions pour un coût global de 90,3 millions d’euros hors taxes, moyennant une dérive de 4,7%.

 

En comparaison, l’Eurofighter d’EADS affiche un coût unitaire global de 147 millions d’euros pour 160 avions et un dérapage des coûts de 75% (source : National Audit Office).

 

Quant au F-22 de Lockheed Martin, il a vu ses coûts exploser avec un coût unitaire chiffré à 282,3 millions d’euros pour 700 avions initiaux et une dérive budgétaire de 386%. Enfin, le F-35 Joint Strike Fighter qui devait être initialement produit à 2856 exemplaires pour les 3 corps d’armée US (Navy, USAF et Marines), est aujourd’hui ramené à 2443 avions pour un coût unitaire global de 98,4 millions d’euros et un dérapage de 77%, sachant que son développement n’est pas terminé.

 

Du côté des ventes, le Rafale a été mis en service dans l’armée de l’air française en 2006. L’Inde l’a sélectionné dans son appel d’offres en 2012 et des négociations exclusives sont en cours. Le Mirage 2000, dont 50% de la production a été exportée, enregistre lui aussi un beau succès en Inde avec la modernisation de 51 avions de l’Indian Air Force.

Charles Edelstenne rappelle que l’influence des USA est écrasante sur le marché des avions de combat : « La Corée a cru brièvement qu’elle pourrait acheter des avions français sans l’accord des États-Unis et Singapour est un porte-avions américain. »

 

Il ajoute avec une pointe d’ironie qu’au Maroc « l’efficacité du système français a réussi un tour de force : malgré une demande du roi adressée au Président de la République pour l’achat d’avions français, le royaume a fini par acheter américain. ».

 

Charles Edelstenne évoque aussi le lien politique étroit qui encadre la vente d’un avion de combat. « Certains pays seraient prêts à acheter un fer à repasser au prix d’un avion de combat pour acheter avec lui la protection du parapluie américain – réelle ou illusoire ». Une allusion à peine dissimulée au choix du Japon pour le F-35.

Quant à l’appel d’offres en Suisse, M. Edelstenne impute l’échec du Rafale « aux déclarations politiques critiquant son système bancaire et fiscal formulées au moment même de la phase finale des négociations ont orienté ce pays vers l’achat du Gripen », précisant toutefois que « l’histoire n’est pas encore terminée. »

Le président de Dassault a évoqué la force du dollar dans les appels d’offres.

« Pour la négociation du marché brésilien, nous avons l’avantage de la compétence, mais le prix du Rafale, initialement inférieur à celui de son concurrent américain (F/A-18), est finalement supérieur en raison de l’incidence des taux de change ».

 

Charles Edelstenne a également souligné l’importance de distinguer les rôles.

 

« On a assisté dans le passé à un mélange des genres : les politiques et l’administration ont fait du commerce, ce qui est une catastrophe. Les politiques doivent donc créer l’environnement permettant une bonne relation avec les clients potentiels, et nous devons quant à nous [les industriels] défendre notre produit et négocier nos prix. Le Président de la République et le ministre de la défense semblent partager ce point de vue. »

Le maintien des compétences

Le transfert des compétences des ingénieurs est un point crucial d’après Charles Edelstenne pour développer de nouveaux programmes en 2035-2040 et maintenir le Rafale opérationnel durant 30 ans.

« Quatre générations d’ingénieurs ont ainsi travaillé sur le Rafale et le nEUROn, ce qui a permis un transfert de compétences correspondant à une capitalisation permanente de savoir-faire depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. La question est maintenant de savoir comment transmettre ce savoir-faire aux générations suivantes. »

L’objectif de Dassault est aussi de garantir une avance technologique à la France notamment face aux pays clients du Rafale qui bénéficieront d’un transfert de technologie comme l’Inde et peut-être le Brésil.

Le nEUROn en voie d’apparition

Le coût du programme nEUROn est de 400 millions d’euros, dont 50% ont été financé par la France. Il s’agit du premier avion de combat furtif sans pilote en Europe dont le premier vol eut lieu en décembre.

M. Edelstenne rappelle qu’il n’est pas question que Dassault finance un quart de son développement comme pour le Rafale : « Le nEUROn est d’abord un démonstrateur technologique qui n’a pas de débouché civil à terme sur lequel nous pourrions récupérer cet investissement. »

 

NEURON assemblage-60ea9 Photo Dassault

 

Le développement d’un drone de combat (UCAV) avec le Royaume-Uni pourra peut-être financer un nEUROn II mêlant l’expérience du nEUROn et celle du TARANIS britannique.

 

Sources :

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