13 août 2011 letelegramme.com
Depuis le porte-avions Charles-de-Gaulle, de retour de Libye, Nicolas Sarkozy a salué, hier à Toulon, l'endurance des «soldats de la mer». Il a aussi souligné que la France «ira jusqu'au bout de sa mission».
C'est le chef de l'État en personne qui a accueilli, hier à Toulon, le Charles-de-Gaulle, de retour de mission au large de la Libye. Parti pour le golfe de Syrte le 20mars, dans le cadre de la mission Harmattan, volet français de la mission confiée par la résolution 1973 de l'Onu à l'Otan, le porte-avions nucléaire est rentré, hier après-midi, à son port d'attache de Toulon (Var). Il devrait rester «plusieurs semaines» à quai pour entretien, selon les autorités militaires.
Un millier de sorties
Quelques heures avant l'accostage, Nicolas Sarkozy s'est fait héliporter sur le navire de guerre, à quelques dizaines de milles nautiques des côtes varoises. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, le maire (UMP) de Toulon, Hubert Falco, et le chef d'État-major des armées, l'amiral Édouard Guillaud, l'accompagnaient. «Au cours de ces cinq mois, vous avez démontré votre extraordinaire endurance», a salué le Président devant les 2.000 marins du bâtiment, dont 200 femmes, évoquant le «savoir-faire» de ces «soldats de la mer» et leur «ténacité hors du commun». Les dix Rafale, six Super-étendard et deux avions radars (Hawkeye) du Charles-de-Gaulle ont mené plus d'un millier de sorties (770attaques au sol et 356 de reconnaissance) au-dessus de la Libye.
«Notre volonté ne faiblira pas»
«Grâce à vous, des milliers de victimes innocentes, qui auraient été massacrées par un dictateur fou, ont été évitées», a assuré Nicolas Sarkozy. «Aux côtés de nos alliés, la France ira jusqu'au bout de sa mission. Notre volonté ne faiblira pas», a également souligné le chef de l'État. «Pour être efficace, cette présence exige de s'inscrire dans la durée», a-t-il martelé, assurant que «dans les prochaines semaines, notre effort militaire va demeurer constant». «Évidemment, la cause de la démocratie pourrait connaître bien des fronts, nous le savons tous», a-t-il précisé, en allusion à la situation en Syrie. À bord du porte-avions, le Président a également rendu hommage aux trois soldats tués au cours de la semaine écoulée en Afghanistan: un caporal-chef du 19e régiment de génie de Besançon, «victime de la lâcheté des hommes», les deux autres, membres de la Légion étrangère, y étaient entrés «par amour et admiration de la France et de ses valeurs» (lire ci-dessous).
Afghanistan: le lourd tribut des forces françaises
À l'approche des dix ans de présence du contingent français au sein de la force internationale déployée en Afghanistan, après les attentats du 11septembre 2001, les pertes françaises se sont encore alourdies. Après la semaine noire du 14juillet, au cours de laquelle sept soldats ont trouvé la mort, deux légionnaires ont été tués, dimanche, lors d'un affrontement avec les talibans. Et jeudi, c'est un caporal-chef du 19e Régiment du génie de Besançon, Facrou Housseini Ali, 32 ans, qui a été tué lors d'une opération militaire en Kapisa (nord-est), quatre de ses camarades ont été blessés. Le véhicule blindé dans lequel ils se trouvaient a été la cible d'un engin explosif.
73 morts depuis 2001
Ce dernier décès porte à 73 le nombre de soldats français morts en Afghanistan depuis fin 2001, dont 21pour la seule année 2011. Près de 30% des pertes françaises en dix ans de conflit ont été enregistrées au cours des huit derniers mois. Le président Sarkozy a annoncé le retrait d'ici à fin 2012 d'un quart des 4.000 soldats français déployés en Afghanistan. Hier, à Calvi (Haute-Corse), un hommage solennel a été rendu aux deux légionnaires du 2e Régiment étranger de parachutistes tués au combat, en présence des ministres de la Défense, Gérard Longuet, des Affaires étrangères, Alain Juppé, et du Travail, Xavier Bertrand.