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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 07:55

DGSE logo

 

10/04/2013 Vincent Lamigeon, grand reporter à Challenges - Supersonique

 

La rumeur du remplacement d’Erard Corbin de Mangoux se répandait depuis plusieurs mois dans Paris. L’information est officielle depuis ce matin : Bernard Bajolet, ancien coordonnateur national du renseignement et actuel ambassadeur à Kaboul, est le nouveau patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), le plus important service de renseignement français. Le profil du nouveau boss est du genre solide : fin connaisseur du monde arabo-musulman, ancien ambassadeur en Jordanie, en Bosnie-Herzégovine, en Irak et en Algérie, il avait aussi été le premier titulaire du poste de coordinateur national du renseignement.

 

Le nouveau patron débarque dans une « Piscine », le surnom donné par les médias au siège de la DGSE boulevard Mortier (les agents préfèrent dire "la Boîte"), en pleine transformation. Dans la foulée d’un Livre blanc de 2008 ayant consacré le renseignement en priorité stratégique, la loi de programmation militaire 2009-2014 prévoit 690 recrutements sur la période, notamment des profils techniques et des analystes. La DGSE compte 4991 agents, dont 72% de civils et 28% de militaires, et la croissance des effectifs se poursuit, de même que celle du budget : 600 millions d’euros de crédits de paiement en 2013, contre 577 millions en 2012 (+4%), auxquels il faut rajouter 50,2 millions d’euros provenant des fonds spéciaux.

 

L’accroissement des moyens de la DGSE est cependant à nuancer : « Les crédits et les effectifs de la DGSE ne représentent qu’environ 1 % des crédits et des effectifs du ministère de la défense et que ses moyens humains et financiers restent deux à trois fois inférieurs à ceux dont disposent nos principaux partenaires européens, comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne », indiquaient les sénateurs Jeanny Lorgeoux et André Trillard en novembre 2012 dans un avis sur le projet de loi de finances 2013.

 

Un vrai problème, alors que les missions de la DGSE sont très larges : « rechercher et d'exploiter les renseignements intéressant la sécurité de la France, ainsi que de détecter et d'entraver, hors du territoire national, les activités d'espionnage dirigées contre les intérêts français afin d'en prévenir les conséquences », précise le Code de la défense. Le dernier arrêté d'organisation de la DGSE (21 décembre 2012)  a aussi officialisé l'existence d'un « service de sécurité économique ».

 

De quels moyens dispose la DGSE ? Selon l’expression d’Erard Corbin de Mangoux lors de son audition à l’Assemblée nationale en février dernier, elle « recueille le renseignement par tous moyens, notamment en disposant d’une centaine de postes à l’étranger et en diligentant entre 1 500 à 1 800 missions par an ». Les moyens techniques sont larges : renseignement d’origine électromagnétique (ROEM), la DGSE disposant notamment d’un site d’un centre d’écoute et d’interception à Domme, dans le Périgord ; dispositifs d’interception des flux Internet ; imagerie satellite, en bénéficiant des données transmises par la direction du renseignement militaire (DRM)… Mais les moyens humains sont au moins aussi importants, d’où l’importance du recrutement actuel de profils très spécialisés.

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