21 février 2013 Info-Aviation
Après des années à tergiverser, la France n’a toujours pas comblé l’absence de drones armés dans son arsenal. Quelles sont les options qui s’offrent à elle ? Faut-il envisager l’achat de drones américains ou revenir à l’utilisation d’avions d’attaque plus conventionnels ?
Les opérations françaises au Mali et en Libye ont une nouvelle fois révélé les carences des drones armés. Face à des terroristes armés de AK47 et se déplaçant à pied, l’armée française n’a rien d’autre à opposer que des avions de chasse supersonique ou des hélicoptères de combat à la puissance de feu et aux coûts disproportionnés.
L’acquisition de drones armés est à l’étude depuis des années en France sans qu’aucune décision ne soit prise. Il n’y a pas de drone armé européen. La France utilise le Harfang qui est une version francisée du Heron développé par IAI (Israël). Son capteur obsolète doit être amélioré, mais il n’y a toujours pas d’armes à l’horizon, au grand regret des militaires.
Quels sont les choix possibles ?
La première option serait de modifier le drone Harfang en lui octroyant des missiles Spike-LR (Rafael) ou des bombes guidées Viper-Strike (MBDA). Mais ces modifications impliqueraient des coûts importants de développement et de maintenance.
La deuxième option est l’achat de drones MQ-9 Reaper américains construits par General Atomics qui peuvent emporter un éventail d’armes plus large et une charge utile plus importante. Cette solution semble emporter l’adhésion de la France. Le Directeur de la DGA, Laurent Collet-Billon, serait actuellement en pourparlers avec l’U.S. Air Force pour l’acquisition de drones MQ-9 Reaper. Reste à savoir quand le ministère de la défense prendra sa décision. L’autre problème est le délai d’attente d’au moins 2 ans, le temps pour la bureaucratie américaine d’autoriser l’exportation d’armes et pour les ingénieurs d’intégrer les capteurs européens au Reaper.
Enfin, une troisième option consisterait à recourir à des avions d’attaque légers tels que l’EMB-314 Super Tucano, une version améliorée du Tucano EMB-312 qui servait d’avion d’entraînement à l’armée française. Ces avions sont moins endurants qu’un drone et mettent en danger la vie du pilote. En revanche, ils peuvent combattre aux côtés des drones de reconnaissance comme les Harfang et fournir une meilleure connaissance de la situation, avec une plus grande vitesse, une puissance de feu importante (canons montés), avec une livraison et une mise en service plus rapides. Les coûts d’achat seraient semblables, et les coûts d’exploitation sont de l’ordre de 1000 dollars minimum par heure de vol. La France pourrait même négocier avantageusement cet achat avec Embraer, sachant que le Brésil prévoit d’acheter des avions de chasse où le Rafale est favoris.
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