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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 19:28

EADS

 

10/10 Par Bruno Trevidic – LesEchos.fr

 

Si la bonne santé du groupe n'est pas remise en cause, sa capacité à gérer son destin est battue en brèche et son pacte d'actionnaires est en sursis.

 

Et maintenant ? C'est la question que peuvent se poser les 133.000 salariés d'EADS, face à ce qui constitue un revers majeur pour la stratégie de ses dirigeants. Désavoué par son gouvernement, Tom Enders va-t-il rester aux commandes ? Le veto allemand à la fusion ne va-t-il pas rallumer la guerre de tranchées franco-allemande au sein d'EADS ? Autant d'inconnues qui ont de quoi inquiéter.

 

La première réaction de la Bourse de Paris peut rassurer. Le titre EADS y a clôturé, ce mercredi, en hausse de 5,29 %, à 27,48 euros. Pour les analystes, l'échec du projet a en effet le mérite de préserver les réserves de cash d'EADS et le potentiel de hausse de l'action, qu'un deal à 60/40 avec BAE risquait de brider durablement.

 

Du côté d'EADS, on se voulait également rassurant ce mercredi. « Le groupe ne sort pas affaibli de cette opération, affirmait-on. Il conserve un bilan solide, du cash et un carnet de commandes considérable. Sa stratégie n'est pas non plus remise en cause, même si une occasion d'accélérer considérablement sa mise en oeuvre a été manquée ».

 

La position de Tom Enders elle-même ne serait pas menacée, affirme-t-on. Le patron d'EADS aurait toujours la confiance de ses grands actionnaires - Daimler, Lagardère et l'Etat français -qui lui avaient tous donné leur feu vert pour négocier avec BAE et qui ne sont pas à l'origine de l'échec. L'hypothèse d'une démission imminente de Tom Enders, qui ouvrirait la voix à une possible crise de gouvernance, semble donc écartée. Du moins à court terme. Même si certaines personnes à Berlin, comme le responsable des affaires aéronautiques du gouvernement, Peter Hintze, n'aura rien contre son départ, on imagine mal la France et l'Allemagne se mettre d'accord demain sur son remplacement.

L'entreprise normale mise à mal

 

Pour autant, EADS et ses dirigeants ne sortiront pas indemnes de cette affaire. Cet échec démontre une fois de plus que la stratégie d'EADS reste soumise au bon vouloir des Etats, même quand ils ne sont pas actionnaires et passent pour peu interventionistes, comme l'Allemagne. L'aspiration du groupe à devenir une entreprise normale est une nouvelle fois battue en brèche.

 

Cet épisode rappelle également que le pacte d'actionnaires est condamné à court terme. Daimler a expliqué tout au long de l'affaire que son seul souci était de vendre au meilleur prix. L'opération aurait dû lui permettre de céder à la banque publique allemande Kfw, de 7,5 % à 15 % du capital d'EADS sur les 22,4 % qu'il détient.

 

A supposé que Berlin envisage encore de racheter une partie de ses actions, il faudra le feu vert des Français - ce qui n'est pas gagné. Et ce sera sans droit de veto, celui-ci n'étant pas transmissible avec les actions, sauf à lancer une offre sur la totalité du capital. Une impasse qui pourrait bien se transformer rapidement en crise actionnariale.

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