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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 18:50

EADS

 

30/11/2012 Par Véronique Guillermard, Yann Le Galès – LeFigaro.fr

 

INFO LE FIGARO - La France va conserver 15% du capital tout en cherchant un accord qui préservera l’équilibre franco-allemand et permettra à Daimler et à Lagardère de sortir. Les négociations sont dans la dernière ligne droite.

 

Les négociations sur l’évolution de la structure du capital d’EADS, maison mère d’Airbus, sont dans la dernière ligne droite. «Un accord est possible rapidement entre les parties concernées: les États français, allemand et espagnol ainsi que les deux actionnaires privés, le groupe Lagardère et le constructeur allemand Daimler», dit-on à Paris de bonnes sources. «Idéalement, EADS souhaite l’annoncer dans le cadre de ses Investor Days qui se tiennent lundi 3 et mardi 4 décembre», ajoute un proche du dossier.

 

Aux termes du schéma discuté depuis un mois et demi, l’Allemagne doit détenir 12% du capital. Afin d’être au même niveau que la France, Berlin souhaite racheter 3% des 15% du capital détenus par l’État français. Mais la France n’est pas d’accord. «Impossible à assumer sur le plan politique», résume-t-on à Paris. La France conservera ses 15%. «Paris va adopter un mécanisme qui neutralisera 3% de sa participation. Pour cela, il y a plusieurs options: renoncer aux droits de vote attachés à ces titres, loger les 3% dans un trustee, confier cette participation à un tiers…», explique-t-on de très bonne source.

 

Fin du pacte d’actionnaires

 

L’objectif est de conserver un équilibre franco-allemand parfait qui est le principe politique qui a permis la création d’EADS en 1999. Quant à l’État espagnol, il conservera 5,5% du capital et des droits de vote. Ce mécanisme permet de maintenir le poids des trois États sous la barre des 30% du capital, ce qui leur évite d’être contraints de lancer une OPA sur le solde, comme l’oblige la législation néerlandaise qui régit EADS, société de droit hollandais.

 

Concrètement, l’Allemagne agira par le biais de la KfW, l’équivalent de la Caisse des dépôts, afin d’acquérir 12% du capital en reprenant une partie des titres détenus par le bloc d’actionnaires allemands formé de Daimler et du consortium bancaire Dedalus.

 

Ce schéma sonne la fin du pacte d’actionnaires franco-allemand. Constitué d’un pôle français (État et Lagardère) et d’un pôle allemand dont le pilote est Daimler, ce pacte contrôle EADS depuis 1999. Via ce pacte, chaque actionnaire a des super-droits (veto sur certaines décisions stratégiques, nomination d’administrateurs etc.) Une fois le pacte caduc, ses membres redeviennent des actionnaires ordinaires.

 

Lagardère et Daimler libres de vendre

 

Conséquences, Daimler et Lagardère, qui veulent sortir d’EADS, retrouvent leur liberté de vendre. De même que Dedalus qui porte 7,5% des titres pour le compte du bloc allemand. S’ils vendent en même temps sur le marché, cette énorme arrivée d’actions EADS risque de faire chuter son cours de Bourse. «Il faut donc trouver une solution pour que Daimler et Lagardère réalisent une belle opération. Des outils financiers existent afin que leur sortie soit ordonnée et ne déstabilise pas le cours de Bourse», commente-t-on de bonne source.

 

Ce schéma permet de régler tous les problèmes et aux acteurs de sortir par le haut après l’échec du projet de mariage entre EADS et le groupe britannique BAE Systems voici un mois et demi.

 

Angela Merkel, qui est en campagne pour sa réélection à l’automne 2013, pourra prendre à témoin son opinion publique en lui expliquant qu’elle aura réussi à porter la part de l’État allemand de 0 à 12%. De son côté, François Hollande, qui suit le dossier personnellement, ne veut pas être accusé d’avoir cédé aux exigences allemandes ou bradé le patrimoine industriel français. En conservant intacte sa participation historique, l’État français continuera à engranger 15% des bénéfices réalisés par EADS. Cela, alors que le groupe est au seuil d’une remontée de sa rentabilité.

 

Et, paradoxalement, en laissant l’Allemagne, donc un troisième État, entrer au capital, la France aura redonné davantage de liberté au management d’EADS puisque à terme ce sont quelque 70% du capital qui seront sur le marché.

 

«Les négociations n’ont jamais été aussi avancées mais tant que l’accord final n’est pas trouvé, il faut rester prudent», tempère un négociateur sans doute inspiré par le précédent EADS-BAE. Dans la dernière ligne droite, Angela Merkel avait dit non au projet au cours d’un coup de fil de trois minutes à François Hollande.

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