24/01 LesEchos (Reuters)
Les Nations unies ont ouvert jeudi une enquête sur l'utilisation de drones, des avions sans pilote, dans des opérations antiterroristes notamment au Pakistan, au Yémen, en Somalie, en Afghanistan et dans les territoires palestiniens.
Ces raids ont suscité des protestations en raison des pertes causées dans la population civile.
Le rapporteur de l'enquête de l'Onu, Ben Emmerson, a jugé "impératif" que des structures judiciaires et opérationnelles soient d'urgence mises en place pour réguler le recours à de telles attaques, afin de respecter tous les critères du droit international.
Aujourd'hui à la retraite, le général américain Stanley McChrystal, qui avait notamment élaboré la stratégie anti-insurrectionnelle en Afghanistan, a lancé ce mois-ci une mise en garde contre le recours excessif aux drones, évoquant les "dégâts collatéraux" - le pertes civiles - qui provoquent la colère des populations locales, notamment au Pakistan.
Selon les données du "Bureau of Investigative Journalism", entre 2.600 et plus de 3.400 Pakistanais ont été tués à ce jour dans des attaques de drones, dont 473 à 889 civils.
Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a ordonné l'ouverture de cette enquête à la demande de plusieurs pays, dont le Pakistan, la Russie et la Chine.
La ministre yéménite des Droits de l'homme a vivement critiqué mardi dernier les attaques de drones américains contre les insurgés islamistes dans son pays, des raids qui sont également dénoncés par les populations des régions visées.
Hooria Mashhour a demandé que les opérations contre les djihadistes soit menées principalement au sol afin de limiter les pertes dans la population civile.