Le skopy 25
30 juillet 2012 Françoise ROSSI - ouest-france.fr
ESDT comme « équipement de sécurité, de défense et de télécommunication », un sigle un peu barbare pour des activités hors du commun. « Depuis plusieurs années, nous sommes distributeurs d'équipements, pour les militaires ou policiers et plus particulièrement pour leurs forces spéciales », résume Marc Lanviller, un des responsables de cette société discrète, installée dans le centre d'affaires de la Villeneuve.
Chaussures de marche ou casques balistiques
Dans le catalogue, on trouve de tout : des chaussures de marche aux bottines d'assaut, en passant par des casques balistiques ou des gilets pare-balles. « Nous sommes distributeurs de tous ces produits, que nous importons en partie, notamment des États-Unis, d'Israël. » Mais avant qu'ESDT ne les propose à sa clientèle bien particulière, « nous les faisons tester. Notamment auprès des commandos marine installés à Lorient. Nous sommes en veille permanente pour proposer ce qu'il y a de mieux. » Marc Lanviller qui a longtemps travaillé pour le ministère de la Défense a su s'entourer. Dans son équipe de 17 personnes, on trouve beaucoup d'anciens militaires. Leur connaissance et leur expérience du terrain sont des atouts.
Des drones conçus avec une société rennaise
Mais ESDT a décidé cette année, de développer une toute autre activité : la conception et la fabrication de drones, presque à la portée de tous. « Nous ne cherchons pas à faire concurrence à Thalès », sourit Marc Lanviller, embauché justement en fin d'année dernière pour lancer cette filière robot, made in Bretagne. « Pour nos drones, nous nous appuyons sur la société rennaise R & Tech dirigée par Pascal Moigne et implantée à Bruz. » Ils forment une équipe de six ingénieurs. Ils ont acquis une machine « impression 3D » qui permet de réaliser des prototypes en résine ABS en un rien de temps. Les deux sociétés bretonnes ont mis leurs compétences en commun. « Nous écoutons les militaires, les policiers et leurs besoins. Nous leur proposons des solutions. »
Margouillat ou Skopy 25
Le petit dernier s'appelle Margouillat. « C'est un drone de reconnaissance utile pour les unités d'intervention. Il est notamment équipé d'une caméra orientable. Il est compact, facile à mettre en oeuvre. Il tient dans une pochette. » Autre avantage mis en avant : « Ce type de produit ne coûte pas des sommes faramineuses. Ce qui intéresse les forces, en cas de destruction de l'engin. »
Dans la même veine, ils ont mis au point le skopy. « C'est un petit robot filoguidé conçu pour aller inspecter les gaines d'aération. Il permet de faire des images dans des zones difficiles d'accès. » Il se négocie aux alentours de 5 000 €. Il n'intéresse pas que les militaires. « Des hôpitaux ont été séduits par la machine. » Des réseaux de métro, aussi. Présents sur tous les salons militaires, dont Euronaval, les patrons des deux sociétés ont eu, récemment, l'occasion de mettre leur savoir-faire en valeur à Brest auprès du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. « On est en phase avec sa volonté de développer l'innovation en Bretagne, pour conquérir des marchés à l'export. »