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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 13:50

Eurofighter Typhoon

 

19.03.2013 par Alain RUELLO - lesechos.fr

 

Il sera difficile de garder 4 chaînes d'assemblage, estime le patron de Cassidian.

 

Eliminé car jugé plus cher que le Rafale en finale du méga-appel d'offres indien portant sur l'achat de 126 avions de combat, l'Eurofighter ne pourra pas faire l'économie d'une réflexion sur sa structure de coûts. Surtout s'il veut poursuivre sa carrière à l'exportation. Les trois partenaires industriels du programme - EADS, BAE Systems et Alenia (Finmeccanica) - mènent d'ailleurs des discussions à ce sujet qui devraient déboucher cette année, a indiqué hier Bernhard Gerwert, le PDG de Cassidian, la branche défense d'EADS.

 

« Tous les partenaires ont conscience qu'il faut améliorer l'organisation industrielle de l'Eurofighter », a-t-il déclaré hier lors d'un point de presse. Le sujet fut d'ailleurs à l'origine du projet de fusion EADS BAE. De là à savoir ce qui accouchera des réflexions, l'intéressé préfère rester prudent. A ce stade, « je ne peux pas répondre », confie-t-il. Ce qui ne l'empêche pas d'évoquer une piste.

 

Une question très politique

 

Après la sortie de la France, l'Eurofighter a été lancé dans les années 1980 par le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, qui ont promis d'en acheter 620 au total. Le programme, pour ce qui concerne les livraisons à ces 4 pays, est géré par une coentreprise commune à EADS, BAE et Alenia, qui se partagent la fabrication. Pour ce qui est des campagnes à l'exportation en revanche, c'est au cas par cas. En Arabie saoudite, BAE a mené les négociations, de même qu'à Oman, avec le soutien politique de Londres. En Inde, ce fut Cassidian, aidé par Berlin.

 

Une des pistes d'amélioration, avance Bernhard Gerwert, consisterait à confier à cette coentreprise la responsabilité des campagnes à l'export. Cela entraînerait plus de transparence sur les prix et les marges. En clair : dans la situation actuelle, l'industriel, qui est chargé de vendre l'avion à l'international, peut être tenté de jouer plus individuel que collectif…

 

La question de l'organisation industrielle de l'Eurofighter est aussi très politique. En vertu du principe du « juste retour industriel », chacun des 4 pays à l'origine du programme a bâti « sa » chaîne d'assemblage d'où sortent les avions qu'il achète pour son armée de l'air. C'est l'une des raisons du prix très élevé de l'appareil.

 

Ces usines étant construites, il est évidemment hors de question de les fermer tant que les 620 appareils prévus n'auront pas tous été produits. D'ici à 2018 normalement. Mais au-delà ? Les 4 chaînes d'assemblage pourront-elles être conservées ? « Probablement pas », estime, lucide, Bernhard Gerwert. Et pour cause.

 

Passé 2018, si production d'Eurofighter il y a, ce sera pour l'exportation. Comme les pays clients imposent des transferts de technologie de plus en plus importants, voire l'assemblage des avions chez eux si les volumes le justifient, le travail ne nourrira pas les 4 chaînes européennes. Conclusion : tôt ou tard, Londres, Berlin, Rome et Madrid auront une décision difficile à prendre pour savoir qui se sacrifie…

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