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15/01/2013 Michel Cabirol – LaTribune.fr
Lors de sa visite à Dubaï, la France a relancé le Rafale à Abu Dhabi en vue d'une vente de 60 avions de combat. François Hollande et le président des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, ont évoqué le Rafale lors de leurs discussions.
"Une question de prix". La vente d'avions de combat Rafale aux Emirats arabes unis (EAU) n'est qu'une "question de prix", a estimé ce mardi François Hollande au cours d'un voyage à Dubaï. "Nous pensons que c'est un très bon avion, je n'ose pas dire que l'expérience l'a démontré, mais c'est pourtant le cas, aussi bien en Libye que même sur le théâtre malien", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse. "Nous pensons que c'est une technologie exceptionnelle, nous l'avons dit à nos amis émiriens. Ils ne le contestent pas d'ailleurs. Après, c'est une question de prix", a-t-il précisé. "Mais ce n'est pas le président de la République française qui fixe le prix des avions. Donc cela obéit à des logiques de discussions, de négociations." François Hollande a également demandé au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, de revenir aux Emirats arabes unis pour poursuivre les discussions.
Des négociations freinées
Fin 2011, les négociations portant sur la vente de 60 Rafale à Abu Dhabi avaient pris un coup de froid, les Emiriens avaient jugé "non compétitive et irréalisable" l'offre de l'avionneur tricolore, qui avait focalisé la colère de Cheikh Mohammed Bin Zayed Al-Nahyan, le prince héritier et ministre de la défense d'Abou Dabi. Les liens entre Abu Dhabi et Paris n'ont jamais été coupés mais la campagne présidentielle française, puis l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle équipe dirigeante a freiné considérablement les discussions. Surtout, Abu Dhabi, débarrassé de la pression considérable de Nicolas Sarkozy pour une signature de ce contrat, n'était plus aussi pressé de s'offrir de nouveaux avions de combat. Non pas qu'ils n'étaient plus intéressés par le rafale mais leur besoin opérationnel n'est pas à court terme. "C'était une campagne politique orchestrée par Nicolas Sarkozy et non pas à l'initiative des industriels", rappelle un observateur. D'où un décalage entre la volonté du client et la propositions de Paris... qui a d'ailleurs raté le coche en ne liant pas la construction de la base française aux Emirats à l'achat des avions de combat par Abu Dhabi. "Est-ce maintenant trop tard?", s'interroge un industriel. Possible. "Avec le temps, on oublie les cadeaux qui ont été faits", poursuit-il.
L'Eurofighter en piste
Pour montrer son courroux vis-à-vis de Dassault Aviation, Cheikh Mohammed Bin Zayed Al-Nahyan avait mis fin 2011 dans les pattes du Rafale, l'Eurofighter. Sans pour autant arrêter les négociations avec Dassault Aviation. Au grand dam des Britanniques et du Premier ministre, David Cameron, qui a pourtant tout essayé pour torpiller définitivement l'offre française lors de son passage aux Emirats en novembre dernier.