Les Predators déployés au Niger seront pour l’instant
non armés.
25 février 2013 par Romain Mielcarek - ActuDéfense
Des drones pour le Mali, enfin. Les Américains ont déployé un petit groupe de Predator non armés à Niamey. Un détachement dont le potentiel, la taille et le rôle pourraient être amenés à évoluer.
Le Niger avait donné son aval aux Etats-Unis fin janvier, ils sont maintenant arrivés : un escadron de drones Predator américains est installé dans la capitale, à Niamey. Barack Obama a annoncé vendredi dans un courrier aux parlementaires l’envoi d’une centaine de soldats sur place. Le Président a précisé que ce petit contingent serait consacré à des missions de renseignement au profit des troupes franco-africaines au Mali voisin.
Les Predators en question ne sont – pour l’instant – pas armés. Mais ils pourraient facilement le devenir en cas d’évolution de la position américaine vers un investissement plus offensif au Mali. Si la présence militaire américaine en Afrique reste moins importantes (environ 5000 hommes, à comparer aux 60 000 toujours présents rien qu’en Afghanistan par exemple) que dans les autres régions du globe, Washington est conscient de la menace djihadiste dans cette partie du monde. La présence de ces drones au Niger permet de s’intéresser aussi bien aux combattants d’AQMI et à leurs alliés dans le Sahel qu’à ceux de Boko Haram, au sud-est, au Nigéria.
L’effort de renseignement américain dans la région n’est pas tout à fait nouveau. Quelques avions PC-12, dédiés à la surveillance et à l’observation, opéraient déjà depuis Niamey, Nouakchott en Mauritanie ou encore Ouagadougou, au Burkina Fasso. Ces appareils étaient et sont toujours utilisés pour repérer les mouvements des groupes armés dans tout le Sahara, qu’il s’agisse de terroristes ou de narco-trafiquants. En tout, les Etats-Unis ont ouvert une douzaine de mini-bases dans toute la moitié nord du continent afin de permettre à l’armée et à la CIA de déployer différents types d’aéronefs (on trouve quelques drones Reaper en Ethiopie). Côté militaire, ce sont principalement des unités des forces spéciales qui sont à l’oeuvre.
Le nombre de drones présent à Niamey n’a pas été officiellement communiqué. Quelques responsables américains ont cependant commencé à laisser fuiter dans la presse des projets de montée en puissance de ce détachement. Le New York Times évoque ainsi la possibilité de monter à 300 hommes, incluant des contractants privés. Un déménagement plus au nord du Niger et donc plus prêt du Mali, serait aussi à l’étude : le général Carter F. Ham, patron du commandement africain de l’armée américaine (AFRICOM), a visité le mois dernier la base d’Agadez, réfléchissant à la possibilité de réduire les distances de vols des drones.