19 juin 2012 marine-oceans.com (AFP)
LONDRES, Un assureur britannique a annoncé mardi qu'il avait annulé l'assurance couvrant un cargo russe en raison d'informations selon lesquelles ce navire transporterait des hélicoptères d'attaque à destination de la Syrie, en violation d'un embargo européen.
Le navire concerné, le MV Alaed, propriété, selon le Daily Telegraph, de l'armateur russe Femco, et venant du port russe de Kaliningrad dans la Baltique, a stoppé ses machines au large de l'Ecosse après avoir été prévenu du retrait de son assurance par l'assureur britannique Standard Club.
"Nous avons été informés que l'Alaed transportait des munitions destinées à la Syrie", a indiqué l'assureur dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Nous avons déjà informé le propriétaire du navire que leur couverture d'assurance prenait fin avec effet immédiat du fait de la nature de leur périple", a-t-elle ajouté.
Des responsables britanniques cités par le Daily Telegraph ont fait savoir à Standard Club que fournir une assurance à la cargaison supposée de l'Alaed contreviendrait aux sanctions édictées par l'Union européenne interdisant toute fourniture d'armes à la Syrie, où la répression d'une rebellion a fait en un an plus de 14.000 morts selon des ONG.
Les Etats-Unis ont notifié la semaine dernière au gouvernement britannique que le navire russe était assuré par une société britannique, avait indiqué ce week-end l'édition dominicale du même journal, le Sunday Telegraph.
L'Alaed transporterait des hélicoptères Mi-25 de fabrication russe, vendus à la Syrie du temps de l'URSS, et que Damas avait renvoyés en Russie pour les remettre en état de marche, selon le même journal.
De tels appareils servent à la répression des insurgés syriens et Washington, par la bouche de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, s'est alarmé publiquement le 12 juin du fait que ces hélicoptères étaient en cours d'acheminement.
Le général Robert Mood, chef des observateurs de l'ONU en Syrie, a annoncé samedi la suspension de leurs opérations en raison de l'intensification des violences dans ce pays.
La Russie avait rétorqué qu'elle ne livrait aucun nouvel appareil au régime de Bachar al-Assad et qu'il ne s'agissait que de réparations d'hélicoptères déjà vendus il y a longtemps à Damas.
A Moscou, le départ de deux navires de guerre russes pour la base navale de Tartous, sur la côté syrienne, a été annoncé lundi.
Aucun commentaire officiel sur cette affaire n'avait pu être obtenu mardi matin de source gouvernementale britannique.