15.06.2011 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense
Le premier PPP (partenariat public-privé) lancé en janvier 2008 par le ministère de la Défense (au profit de l'école d'application de l'ALAT qui a besoin d'une vingtaine de milliers d'heures de
vol par an pour ses stagiaire français et belges) est désormais totalement effectif. Ce PPP est d'une durée de 22 ans.
En février dernier, HeliDax a réceptionné les derniers EC-120 Colibri modifiés (ou Nouvel Hélicoptère Ecole) et les 36 hélicoptères que possède la société (créée par DCI et
Inaer Hélicopter France) sont donc opérationnels à Dax. Etat des lieux.
Mauvais augure. Selon la Cour des comptes, dans sa communication du début 2011 à la Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire de l'assemblée nationale, « seul partenariat public-privé abouti dans le secteur de la défense, le processus d'externalisation de la flotte d'hélicoptères de Dax ne sera achevé qu'au printemps 2011. Il n'est donc pas, à ce jour, possible d'évaluer le coût réel de l'opération et de comparer les avantages attendus à ceux effectivement obtenus ».
La Cour était toutefois assez péremptoire pour affirmer ensuite « que les gains économiques attendus sont assez faibles et demanderont à être confirmés dans les prochaines années » et que « le gain probable à attendre de l'externalisation est assez faible : au maximum 4,5 % sur le périmètre complet, 8,4 % sur le seul périmètre externalisé. Compte tenu des interrogations soulevées au regard de certaines hypothèses, le gain attendu est fragile ».
Du positif. Jacques Vian, le directeur-général adjoint d'HéliDax, s'en amuse encore : « Avec quels chiffres
peuvent-ils avancer tout ça puisque la Défense n'a pas de comptabilité analytique qui permet des comparaisons viables? Ce que je dis, c'est que c'est la première fois depuis longtemps qu'un
programme complet a été livré à l'heure et au prix fixé ».
Effectivement, le planning a été suivi : réception des EC-120, modification et déploiement à Dax ont respecté l'échéancier ; chaque machine, payée 1,4 million d'euros à
Eurocopter, est revenue à 1,8 (prix annoncé au donneur d'ordres) après modifications (500 heures de travail par appareil) ; 32 Colibri sont disponibles chaque jour et chacun d'eux
vole un peu plus de 610 heures par an ; et HéliDax fonctionne avec 50 personnes dont 25 en piste, trois au management, deux pour les vols d'essais, le reste étant réparti entre les ateliers
et les approvisionnements.
« Tout ça pour une vingtaine de millions par an, lâche le directeur : 14 pour la partie fixe (remboursement des hélicos, salaires, frais de structures), 8 pour la partie mobile (les heures de vol). Et toujours selon les souhaits des militaires qui, d'ailleurs, ne se plaignent aucunement d'Helidax! ». De quoi confirmer ce qu'écrivait, en février dernier, Guillaume Fonouni-Farde, un spécialiste des PPP : « En principe, le contrat de partenariat associe les opérateurs privés à la réalisation d'une mission de service public en permettant un surcroît d'efficience, une accélération de la vitesse de réalisation et une capacité de financement accrue ».