photo IAI
le 19/10/2011 GS – Air & Cosmos
L'armée de l'Air cherche à en savoir plus sur les capacités de son futur drone Male.
Les semaines passent, mais l'incertitude demeure. Depuis l'annonce par le ministère de la Défense, en juillet, du choix du Heron TP israélien pour remplacer les Harfang dans l'armée de l'Air à l'horizon 2014, aucune information concrète n'a été rendue disponible quant aux capacités de ce nouveau drone. Tant et si bien que même les députés de la commission de défense ont jugé bon d'interroger le général Paloméros, chef d'état-major de l'armée de l'Air, au sujet des performances de ce futur vecteur.
Lequel a dû botter en touche : "dans la répartition actuelle des responsabilités, le drone Heron TP relève aujourd’hui de l’état-major des armées et des services du DGA", a-t-il précisé lors de son audition, le 11 octobre. Et d'ajouter: "une équipe pluridisciplinaire doit se rendre prochainement en Israël pour en savoir plus et des études ont été lancées pour connaître le potentiel d’évolution de cet équipement". De là à penser que les aviateurs n'ont pour l'heure qu'une vision extrêmement floue de ce que sera leur futur drone, il n'y a qu'un pas. Une situation plutôt problématique, à seulement trois ans de sa mise en service...
C'est plus particulièrement la question de la possiblité d'armer le Heron TP qui semble faire débat. Pour les aviateurs, cette capacité est cruciale, comme le rappelle le CEMAA : "nous avons réussi à convaincre l’ensemble des acteurs que les drones futurs devaient pouvoir être armés en tant que de besoin et avec des armements adaptés", insiste-t-il devant les députés. Pour autant, il conviendra de savoir "quelles adaptations devront être apportées" au Heron TP pour le rendre capable de remplir cette mission jugée essentielle. Son constructeur israélien, IAI, n'a en effet jamais voulu confirmer ou infirmer de manière officielle que son dernier-né - qui ne devrait être déclaré opérationnel dans la force aérienne de Tel-Aviv qu'à la fin de l'année - pouvait emporter de l'armement.
Le Heron TP a été choisi par le ministère de la Défense face au Predator B/Reaper américain, qui dispose depuis plusieurs années d'une capacité d'attaque au sol éprouvée au combat. Un choix justifié par la nécessité de structurer une filière industrielle dans le domaine des drones ainsi que par l'incapacité de General Atomics - mais aussi de son partenaire européen Cassidian - de garantir une francisation de la "chaîne communication" sur le Reaper. Dans une récente interview accordée au magazine Jane's Defence Weekly, le patron des exportations israéliennes Shmaya Avieli estimait que le contrat Heron TP devrait rapporter environ 400 M$ à IAI.