04 août 2012 Par Elodie Vallerey – USINE NOUVELLE
Le ministère de la Défense britannique a transformé la ville organisatrice des XXXe JO d'été en véritable forteresse. Décryptage des moyens déployés par les Anglais pour se prémunir de toute attaque terroriste.
La capitale anglaise transformée en théâtre des opérations pendant trois semaines. Jeux olympiques obligent, Londres a misé gros pour assurer une sécurité maximale aux athlètes, spectateurs et visiteurs débarqués du monde entier pour l'événement sportif quadriennal. Encore traumatisés par les 56 décès liés aux attentats terroristes du 7 juillet 2005, les Britanniques ont quadrillé la ville et n'ont rien laissé au hasard pour des olympiades "100 % safe".
Le ministère de la Défense britannique a opté pour une technique simple : la dissuasion. Parmi le budget estimé à 690 millions d'euros pour la sécurité des Jeux olympiques, Londres n'a pas lésiné sur les moyens
Un arsenal militaire protéiforme
Les drones de combat commandés à distance font partie prenante de l'artillerie mise en place par la Défense. Le ministre Philip Hammond a dépensé 135 millions de livres (172 millions d'euros) pour faire passer sa flotte de six drones Reaper MQ-9 de General Atomics à dix, afin de faire voler simultanément trois aéronefs au-dessus de Londres et des installations olympiques. D'après les déclarations du ministère, les drones affectés aux JO ne seraient pas dotés d'armes léthales.
Disposés à plusieurs emplacements autour de la capitale britannique, des systèmes Rapier de MBDA et des lance-roquettes Hogh Velocity abritent des missiles sol/air. L'objectif : quadriller l'espace aérien au-dessus de Londres et neutraliser toute attaque aérienne.
Le groupe Eurocopter assure, avec ses trois hélicoptères Puma de la Royal Air Force positionnés dans l'est de Londres et ses EC145, la sécurité des Jeux. Quant aux chasseurs Eurofighter Typhoon, fleurons de l'armée de l'air outre-Manche, leur rôle est d'intercepter toute tentative terroriste de détournement d'avion vers la capitale.
En plus des moyens traditionnels de dissuasion militaire, le ministère de la Défense a opté pour le détournement de moyens de répression civils au service de l'ordre. Comme avec les canons à ultra sons ou Long-range Acoustic Device (LRAD), développés par la firme American Technology Corporation. Conçus pour disperser une foule, lors d'une manifestation par exemple, ces canons sont conçus pour émettre un son de forte puissance - 1000 W/m² (mesure à 1 m) avec une ouverture angulaire de 30° - dans un dispositif mobile. Le son émis par les modèles d'ATC a été évalué à 150 décibels, soit au-delà du seuil de création de dommages permanents à l'oreille humaine, et est très douloureux jusqu'à 90 m.
Le ministère de la Défense britannique a assuré que ce canon n'était pas utilisé comme une arme, mais on retrouve le même modèle parmi ses troupes en Irak et Afghanistan.