27/02/2013 Par LEXPRESS.fr (AFP)
Le nouveau secrétaire d'Etat américain poursuit sa tournée en Europe. Après Londres et Berlin, John Kerry fait ce mercredi escale dans la capitale française pour discuter des dossiers internationaux, et principalement de l'intervention au Mali.
Direction Paris. Après un début de tournée à Londres et Berlin axé sur le conflit en Syrie, John Kerry est à Paris ce mercredi. Les discussions avec le nouveau chef de la diplomatie américaine porteront principalement sur la guerre au Mali, dossier d'"intérêt commun" en dépit des crispations initiales.
Après un entretien avec François Hollande vers 8h30, le secrétaire d'Etat américain déjeunera avec son homologue Laurent Fabius. Il s'envolera finalement pour Rome, où se tient le lendemain une conférence des Amis du peuple syrien.
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Le Mali dominera l'agenda, selon des diplomates français et américains. Les deux alliés devraient afficher leurs convergences de vues sur le dossier, devenu après l'Afghanistan le nouveau symbole de la lutte antiterrorisme. "C'est une bataille commune qui se joue là-bas. Nous voulons qu'ils [les Français] réussissent, c'est dans notre intérêt commun", souligne un haut responsable du département d'Etat. John Kerry a récemment félicité la France pour son intervention "réussie" au Mali.
Pourtant, l'entente n'a pas toujours été parfaite entre Paris et Washington. Le président Obama a longtemps été réticent à toute action militaire qui, au départ, devait être uniquement ouest-africaine.
Et lorsque Paris, poussé par l'urgence face à l'offensive des groupes islamistes armés vers le sud du Mali, est finalement intervenu le 11 janvier, Washington a hésité avant d'apporter un soutien logistique. Les Etats-Unis ont dans un premier temps présenté à la France une facture exorbitante pour des avions cargo C-17, avant de les fournir gracieusement dix jours plus tard. "Rien de très surprenant mais bon, on leur a dit, eh, les gars, quand même... et au final ça s'est réglé", raconte un diplomate français.
Officiellement, il n'y a plus de malentendus. Les Etats-Unis soutiennent "politiquement et matériellement" l'intervention au Mali, selon les responsables américains. Ceux-ci rappellent que Washington a octroyé 96 millions de dollars pour l'entraînement et l'équipement de la Misma, la force ouest-africaine appelée à prendre le relais des troupes françaises.
Et les Etats-Unis ont déployé plusieurs drones "Predator" au Niger en soutien aux forces françaises, afin de réduire le délai entre le repérage au Mali de combattants islamistes et leur "neutralisation". "L'appui en drones est très important, ça nous aide. On apprécie, on est très content", se félicite un diplomate tricolore.
La Syrie, l'Iran, la Corée du Nord seront également évoqués à Paris. Mais aussi le processus de paix israélo-palestinien, sujet sur lequel la France presse les Etats-Unis de se ré-impliquer.
"Nous pensons qu'il y a une bonne volonté" chez John Kerry, confie une source à Paris. "Après, il fait partie d'une administration dont certains disent qu'elle a tendance à se replier sur elle-même... On y verra plus clair après le voyage de Barack Obama" fin mars en Israël et en Cisjordanie, poursuit cette même source.
Selon certaines sources occidentales, l'"inertie" américaine sur le dossier israélo-palestinien a entre autres motivé le vote français fin novembre en faveur de l'élévation du statut de la Palestine en "Etat" observateur des Nations unies.
Cette position a été combattue par Washington et Israël.
John Kerry, qui parle couramment le français et qui a des liens familiaux en France, devrait enfin parler avec ses interlocuteurs du changement climatique et d'une future zone de libre échange entre les États-Unis et l'Union européenne, souhaitée par Washington mais qui provoque des réticences côté français.