17.02.2013 Romandie.com (ats)
Le président afghan Hamid Karzaï va interdire aux forces de sécurité afghanes de demander des frappes aériennes de l'Otan dans des zones habitées. Il réagissait trois jours après une nouvelle "bavure" qui a coûté la vie à dix civils dans l'est du pays.
Lors d'un discours samedi à l'école militaire de Kaboul, le président Karzaï a dit toute sa colère après cette bavure. Il a également annoncé qu'il signerait dimanche un décret interdisant aux forces gouvernementales de réclamer des raids de l'aviation de l'Otan dans des zones où des pertes civiles sont à craindre.
"Je publierai un décret stipulant qu'en aucun cas les forces afghanes ne peuvent demander des frappes aériennes étrangères sur des maisons ou des villages afghans au cours de leurs opérations", a déclaré le chef de l'Etat devant un millier de militaires et d'élèves officiers.
Mercredi, une frappe de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), sous commandement de l'Otan, a fait dix morts, dont cinq enfants et quatre femmes, parmi les civils du village de Chawgamj, district de Shigal, dans la province de Kunar qui jouxte le Pakistan. Quatre combattants taliban, dont un Pakistanais, ont également péri dans l'attaque.
Selon le gouverneur de la province, Fazlullah Wahidi, l'Isaf a mené cette action de son propre chef, sans en informer les autorités locales.
Hamid Karzaï a cependant déclaré samedi avoir été informé que ce raid avait été demandé par les services de renseignement afghans. "Si c'est vrai, c'est très regrettable et c'est même honteux. Comment peut-on demander à des étrangers d'envoyer des avions bombarder nos maisons ?", s'est-il exclamé.