16/05/2011 lesechos.fr
Un accord sur un échange d'actifs dans la défense entre Thales et Safran pourrait être conclu d'ici quelques semaines, a déclaré lundi le PDG de Dassault Aviation, premier actionnaire industriel de Thales.
Les deux spécialistes de la défense, de l'aéronautique et de la sécurité ont trouvé un terrain d'entente sur le périmètre d'actifs à échanger et il reste à trouver un accord sur la soulte que devra payer Thales à Safran, a expliqué Charles Edelstenne à des journalistes en marge de l'Ebace, salon de l'avion d'affaires à Genève.
Thales et Safran ont annoncé la semaine dernière avoir repris leurs discussions en ce sens, interrompues il y a un an faute d'accord sur les modalités. L'Etat français, actionnaire des deux groupes, pousse à une telle opération pour réduire les doublons dans un secteur de la défense en pleine réduction budgétaire.
"Sur le principe c'est réglé. Le périmètre est bouclé", a-t-il dit. "Maintenant on est passé à la phase de négociation des prix."
"On va évaluer les parts apportées de l'un à l'autre et vice versa et il y aura vraisemblablement une
différence car il y a une des parts qui est un peu plus grosse", a-t-il ajouté, précisant que cette différence serait versée par Thales en cash.
Thales récupère l'optronique des deux groupes et Safran la navigation inertielle, la génération électrique et quelques autres petites activités, notamment de sécurité, a précisé Charles Edelstenne, confirmant le schéma évoqué récemment par la Direction générale de l'armement (DGA) dans Les Echos.
Dassault Aviation, qui détient 26% de Thales, a toujours été favorable à cet échange d'actifs, a rappelé Charles Edelstenne.
"L'un des ministres précédents a voulu y ajouter l'avionique et c'est là que les choses ont capoté", a-t-il résumé, faisant référence à Hervé Morin, ministre de la Défense jusqu'en février 2011.
Il a ajouté que son successeur, Alain Juppé, puis l'actuel ministre Gérard Longuet, étaient en revanche d'accord pour qu'on n'intègre pas dans le périmètre d'échange l'avionique, que Thales et Dassault Aviation ont toujours refusé de céder.
Dans le même esprit, Charles Edelstenne a écarté l'idée d'une coentreprise dans l'avionique évoquée dans la presse, soulignant que cette activité était beaucoup plus importante chez Thales que chez Safran.