Anders Fogh Rasmussen (à gauche sur la photo), secrétaire général de l'Otan,
en compagnie de Gérard Longuet, ministre français de la Défense.
Photo Marine nationale
07 septembre 2011 Sébastien PANOU. Ouest-France
Anders Fogh Rasmusssen, le secrétaire général a visité la semaine dernière la base de sous-marins. En 2012, l'Alliance atlantique révisera sa stratégie nucléaire.
Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan), est venu visiter jeudi dernier la base de sous-marins nucléaires de l'Île-Longue, en Presqu'île de Crozon. Une visite en compagnie de Gérard Longuet, ministre de la Défense, sur fond de révision de la stratégie nucléaire de l'Otan. Celle-ci doit encore être précisée.
Cette visite prolongeait celle de 25 représentants permanents de l'Otan les 23, 27 juin et 11 juillet, venus découvrir le nouveau missile M51 et l'un des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) français (Le Triomphant, Le Téméraire, Le Vigilant et Le Terrible).
Dans un reportage de Natochannel.tv, Marc Sheers, expert nucléaire de l'Otan, confirme qu'« un processus de révision » est en cours pour « trouver la combinaison appropriée », entre dissuasion nucléaire et défense conventionnelle antimissiles. En 2012, il s'agira plus précisément de définir « quelles sont les forces nucléaires nécessaires », aux 28 pays de l'Alliance.
« Besoin de dissuasion »
L'an dernier, l'Allemagne, la Belgique, le Luxembourg, la Norvège et les Pays-Bas, avaient demandé « un grand débat » sur la politique nucléaire de l'Otan. En toile de fond, ils demandaient le retrait des armes américaines présentes sur le sol européen. L'Allemagne en particulier aurait vu d'un bon oeil que le projet de bouclier antimissiles en Europe, cher aux Américains, se substitue à la dissuasion nucléaire. La prise de position de Barack Obama en 2009 en faveur d'un monde dénucléarisé ouvrait aussi la porte au dialogue.
Plus d'armes conventionnelles et moins de nucléaire ? La France, très attachée à son statut de puissance nucléaire (la seule en Europe avec l'Angleterre) s'était alors opposée à l'ouverture d'un tel débat. En novembre 2010, à Lisbonne, Anders Fogh Rasmussen l'avait rassurée, estimant que l'Otan doit conserver une capacité de dissuasion nucléaire « crédible ». Selon lui, « aussi longtemps qu'il y aura des armes nucléaires dans le monde, l'Otan aura besoin d'une dissuasion nucléaire ». Le principe du bouclier antimissiles avait été adopté en complément de l'arme atomique.