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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 17:45

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Les avions de l'Otan poursuivent leurs opérations dans la région de Syrte Crédits photo : ANIS MILI/REUTERS

 

15/10/2011 Par Isabelle Lasserre – Le Figaro.fr

En visite à Paris, l'amiral Gianpaolo Di Paola, le patron du comité militaire de l'Alliance, a dressé vendredi un bilan positif de l'opération contre le régime de Kadhafi.

À l'occasion de sa première visite à Paris depuis la réintégration de la France dans le commandement militaire ­intégré de l'Otan, l'amiral Gianpaolo Di Paola, le patron du comité militaire de l'Alliance, a dressé aujourd'hui un bilan particulièrement positif de la guerre en Libye. «Succès militaire» ayant permis d'éviter le massacre de civils à Benghazi tout en évitant les dégâts collatéraux, l'opération contre le régime de Kadhafi fut aussi selon lui un «succès politique». «Pour agir en Bosnie, il nous a fallu plusieurs années. Pour intervenir au Kosovo, plusieurs mois. En Libye, nous avons mis six jours seulement pour agir. Et nous avons obtenu le soutien de nos partenaires arabes », se félicite le plus haut responsable militaire de l'Otan, dont le mandat expire dans quelques mois.

 

Pour autant, l'intervention en Libye n'est pas considérée à Bruxelles comme un modèle pour les futures opérations de l'Alliance. «Chaque mission, pas seulement la Libye, peut-être considérée comme un modèle - positif ou négatif - pour l'avenir. Mais chaque opération doit être interprétée avec beaucoup de souplesse mentale», prévient l'amiral.

D'autant plus que la guerre a aussi révélé les «limites capacitaires chroniques» de l'Alliance, notamment en matière de renseignement, ainsi que des faiblesses, par exemple dans le ciblage, la désignation des cibles.

Alors que les avions de l'Otan poursuivent leurs opérations dans la région de Syrte, l'Alliance atlantique a déjà tiré les premières leçons de l'intervention. D'abord en mettant en lumière le caractère incontournable du «partenariat». «Aujourd'hui aucune nation ne peut agir seule. La nécessité d'avoir une approche globale des crises implique que les alliances se généralisent», explique l'amiral Di Paola. Ensuite, la nécessité de disposer, dans un environnement stratégique instable, d'un «noyau dur, capable de fonctionner dans les zones de guerre».

Strabisme de Vénus 

L'effacement des États-Unis, qui ont préféré s'en tenir, vis-à-vis de la crise libyenne, à un «leadership from behind», choisissant de peser dans l'ombre, n'est pas forcément une mauvaise nouvelle selon lui. «Les Européens sont des animaux curieux. C'est comme s'ils souffraient d'un strabisme de Vénus! Quand les États-Unis dirigent, ils protestent. Mais lorsque les Américains s'effacent pour laisser l'Europe en première ligne, ils le leur reprochent! En Libye, les Américains ont certes encouragé les Européens à en faire davantage. Mais ils demeurent un allié stratégique de premier plan», affirme le haut responsable militaire.

 

Autre enseignement, l'intervention en Libye a renforcé la visibilité de la France au sein de l'Alliance, deux ans après son retour dans le commandement militaire. L'amiral Di Paola en est persuadé: «La France n'aurait jamais obtenu ce rôle principal en Libye» si elle n'avait pas réintégré l'Otan. Et il est «logique» qu'un pays comme la France, ayant démontré tout à la fois «ses capacités et sa volonté», hérite, avec le Commandement suprême allié (ACT) de Norfolk, dirigé par le général Abrial, d'un poids «proportionnel» au rôle qu'elle est en mesure de jouer depuis qu'elle a retrouvé «sa place entière» au sein de l'Alliance.

 

Les succès remportés par l'Otan en Libye ne font pas oublier les grands défis auxquels est confrontée l'Alliance dans les mois et les années qui viennent. La crise économique et les coupes budgétaires qu'elle implique dans les budgets de défense des pays européens et des États-Unis auront des conséquences durables.

 

Il faudra, pour y faire face, apprendre à dépenser moins et mieux. Découlant en partie de cette crise, le défi capacitaire fait peser le risque d'un décrochage stratégique. Pour ce faire et afin de pouvoir conserver une approche globale des crises, les États membres de l'Alliance devront apprendre, comme la France et la Grande-Bretagne l'ont fait en Libye, à s'associer. Quitte à parfois abdiquer une petite partie de sa souveraineté…

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