26/11/2012 Mer et Marine
Bonne nouvelle pour CNIM, et peut être DCNS dans le domaine de l'assistance à la conception de bases navales. La Russie a, en effet, l’intention d’acquérir des catamarans de débarquement français pour équiper ses futurs bâtiments de projection et de commandement du type Mistral, dont les deux premiers exemplaires sont actuellement en cours de construction aux chantiers STX France de Saint-Nazaire. « Nous achèterons des petites embarcations françaises qui se trouveront à bord des BPC, ce sont des catamarans de débarquement », a annoncé vendredi Alexandre Orlov, l’ambassadeur de Russie en France, cité par l’agence de presse RIA Novosti.
EDAR et BPC Dixmude
Les futurs engins de débarquement seront, comme les nouveaux EDAR de la Marine nationale équipant les BPC Mistral, Tonnerre et Dixmude, dérivés du concept L-CAT développé par CNIM. Il s’agit d’un catamaran en aluminium doté entre ses deux flotteurs d’une plateforme élévatrice. Lors des phases de transit, cette plateforme se trouve en position haute, permettant au bateau d’évoluer à grande vitesse. Puis, pour les phases de débarquement ou de transfert de matériel à la mer avec le radier du BPC, la plateforme s’abaisse afin de réduire le tirant d’eau de l’engin, alors configuré comme un chaland traditionnel.
photo Marine Nationale
Développés à partir du prototype de L-CAT réalisé sur fonds propres par CNIM, les EDAR français, dont quatre exemplaires ont été construits par le chantier boulonnais Socarenam, mesurent 30 mètres de long pour 12 mètres de large. Dotés de moteurs diesels et d’hydrojets, avec une puissance totale de 5360 kW, ces engins peuvent atteindre 25 nœuds à vide et 18 nœuds en charge, avec une capacité d’emport de 80 tonnes (chars, véhicules, matériels divers, soldats…) L’EDAR, dont le premier exemplaire a été livré en novembre 2011 par CNIM, a réalisé ses premiers déploiements cette année. Le quatrième de la série est arrivé en octobre à Toulon, en vue d’être testé et livré à la Direction Générale de l’Armement (DGA) puis la marine. Initialement, le contrat, signé en 2009 dans le cadre du plan de relance de l’économie, comportait deux tranches optionnelles pour la réalisation de quatre unités supplémentaires. Celles-ci n’ont, pour le moment, pas été notifiées.
Des BPC et une future base navale ?
Pour mémoire, chaque BPC peut embarquer deux EDAR. Alors que la construction d’un quatrième bâtiment de ce type est prévue pour la France d’ici la fin de la décennie, les BPC russes Sébastopol et Vladivostok seront livrés par DCNS (maître d’œuvre du programme, STX France intervenant en qualité de sous-traitant) en 2014 et 2015. Ces bâtiments sont assemblés à Saint-Nazaire, une partie des blocs provenant du chantier OSK de Saint-Pétersbourg. Le contrat comporte, en effet, un important volet consacré au transfert de technologie devant permettre de moderniser l’outil industriel russe. Une fois à niveau, celui-ci devrait réaliser à Saint-Pétersbourg deux BPC supplémentaires.
Selon RIA Novosti, la France pourrait également aider la Russie à concevoir une nouvelle base navale, qui sera construite sur la côte Est du pays et accueillera notamment les futurs BPC. « Ces navires sont destinés à la flotte russe du Pacifique. Nous construirons une base navale près de Vladivostok, en Extrême-Orient. Nous pouvons là aussi coopérer avec la France », a déclaré à l'agence de presse l'ambassadeur Orlov. Ce type de marché intéresse fortement DCNS, qui participe déjà à un programme de ce type au Brésil, où le groupe français a, en marge du contrat portant sur la construction des nouveaux sous-marins brésiliens, remporté avec son partenaire local Odebrecht (au travers de leur société commune ICN) un marché pour la conception et la réalisation d'un chantier et d'une base navale à Sepetiba, à 80 km à l'ouest de Rio de Janeiro.
Un futur BPC russe (© DCNS)