Le contrat de drone Dassault/BAE attendu en juillet-Sources

12/06/2012 lesechos.fr

L'annonce pourrait être faite au moment du salon aéronautique de Farnborough. Ce drone de surveillance entre dans le cadre du traité de défense franco-britannique. Il est destiné à entrer en service à l'horizon 2020. Dassault estime qu'il lui faudrait 2-4 ans pour fournir un drone intérimaire à l'armée française. Le ministre de la Défense tranchera sur le drone intérimaire d'ici le 14 juillet

Le contrat sur le drone de surveillance franco-britannique de Dassault Aviation et BAE Systems devrait être signé en juillet lors du salon aéronautique de Farnborough, a-t-on appris mardi de sources industrielles.

Ce drone, qui entre dans le cadre de l'accord entre la France et le Royaume-Uni de Lancaster House, signé en novembre 2010, vise à équiper les armées des deux pays à l'horizon 2020.

Il est en concurrence avec le Talarion proposé par le groupe européen EADS.

"Tout a été réglé", a déclaré l'une de ces sources.

BAE et Dassault n'ont pas souhaité commenter ces informations, tandis que le ministère français de la Défense n'était pas immédiatement disponible.

Lors d'un point presse au salon Eurosatory de la défense terrestre qui se tient jusqu'à vendredi, Eric Trappier, chargé des affaires internationales chez Dassault Aviation, a seulement indiqué que tout était prêt pour la signature du contrat.

Le phase préparatoire du programme de drone "Male" (moyenne altitude - longue endurance), qui devrait durer 18 mois, représentera un investissement d'environ 20 millions d'euros pour chacun des deux pays.

La répartition des tâches avec BAE Systems ne se dessinera qu'à la mise en oeuvre du programme, a-t-il ajouté.

Le salon de Farnborough - qui alterne avec celui du Bourget - démarre le 9 juillet près de Londres.

DEUX À QUATRE ANS POUR LE "VOLTIGEUR"

Dassault est également sur les rangs pour fournir à la France un drone intérimaire destiné à remplacer le Harfang d'EADS, qui arrive en fin de vie, en attendant le drone de nouvelle génération.

Le français propose un drone basé sur le système Heron TP de l'israélien IAI et désormais baptisé "Voltigeur" dont il espère vendre trois systèmes de trois ou quatre unités chacun à la France.

L'ancien ministre de la Défense Gérard Longuet avait ouvert en juillet 2011 des négociations avec Dassault Aviation, suscitant l'ire d'EADS qui proposait une modernisation du Harfang.

Mais le nouveau ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé fin mai une remise à plat du processus d'attribution de ce contrat, promettant une décision d'ici le 14 juillet.

"On est serein. S'il y a un besoin, on est une force de proposition. C'est sur la table", a dit Eric Trappier.

Dassault Aviation, qui a créé en janvier avec IAI une coentreprise dont il détient 51%, aura besoin de deux ans pour livrer le Voltigeur dans une version non modifiée.

"On peut facilement doubler les délais si on change beaucoup de choses", a toutefois précisé Eric Trappier.

Il fait notamment référence aux systèmes de liaisons satellites pour lesquelles Zodiac Aerospace serait "un bon candidat" et aux radars qui pourraient être israéliens et/ou fournis par Thales, dont Dassault Aviation détient 26%.

A plus long terme, Dassault Aviation prépare un drone de combat prévu pour l'horizon 2030, participant à la nouvelle génération d'avions de combat, pilotés ou non, qui succéderont à son Rafale et à l'Eurofighter (EADS-BAE Systems-Finmeccanica ).

Le démonstrateur de drone de combat Neuron de Dassault Aviation effectuera son premier vol fin septembre, a dit Eric Trappier.